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s e v a n. v a n d e r b i l t. a n d. j a n e l a. r i v e r s

J’étais assis au bar, sur une chaise, les pieds à une table en buvant mon verre de whisky afin de noyer mes pensées sombres et chaotiques. Je pensais à tellement de choses, et bien entendu, ce n’était pas des choses joyeuses, mon esprit si meurtri, trafiqué par des souvenirs tous aussi sanglants, cruels m’empoisonnait constamment. Je pris une nouvelle gorgée, je n’ai même plus la sensation de brûlure à la gorge désormais due à l’habitude. Je me rappelle qu’avant je m’énervai, je pétai les nerfs, je devenais ouf et je cassais tout quand mes souvenirs remontaient à la surface. Maintenant ? Je suis posé au calme dans ce coin reculé du bar.

J’avais plus ou moins appris avec, j’avais déjà un fort caractère, mais ce qu’on m’a fait et ce que j’ai vécu me l’on renforcé davantage et désormais, on peut dire que je comptais les personnes constituant ma vie sociale sur les dix doigts des mains, comptant même le barman de ce bar. J’étais devenu son habitué maintenant, il me connaissait. Dès que j’entrai dans la pièce, le verre était déjà poser sur le comptoir et ma place de libre. J’étais fidèle pour certaines choses faut croire. J’étais un solitaire, et d’aussi loin que je me souvienne, je l’avais toujours plus ou moins été.

Mais depuis qu’on m’a privé de tout, depuis les nombreux hommes, femmes et enfants que j’ai abattus de sang-froid, des humains me suppliant de les épargner et qui pourtant, je leur ai ôté la vie avec hargne… Depuis, je dois avouer que cela m’a rendu encore plus solitaire. Mais ce n’est pas réellement tout ça qui a fait que j’étais là où j’en suis maintenant… Non-bien sûr, cela joue en grande partie et tout est lié à vrai dire, mais non, c’est la perte de la personne qui comptait pour moi qui m’ai rendu comme ça. J’ai arraché tellement de vies et de proche, qu’il était tout à fait normal qu’on vienne me l’arracher également.

Mais je ne pleurais pas, bien sûr que non. Pleurer, c’est pour les faibles, c’était pour les filles, les gamines. Alors je suis là, dans mon coin, seul, je bois, je fume. J’étais encore fringué comme un clodo comme on dit si bien, malgré mon bonnet sur ma tête, on voyait mes cheveux en pétard, ma barbe de trois jours, débraillé et mes bottes de ranger complètement défait. J’avais une vraie allure qui résume ma vie « jm’en bas les couilles ». Il est clair qu’il était difficile à croire que je venais d’une famille aristocrate anglaise, que j’avais été élevé dans ce milieu, comme un noble, un gosse de riche. Le genre de la raie sur le côté, plaqué sur le côté… Bien que d’aussi loin que je me souvienne, mes parents avaient toujours galéré à me coiffer ayant une chevelure aussi rebelle et sauvage que mon âme.

C’est alors que j’étais dans mes pensées qu’une personne s’installa devant moi et je levai la tête, reprenant contact avec la réalité pour voir cette belle brune magnifique… Je l’avais rencontré il y a plusieurs semaines maintenant.. Dans ce même bar alors que j’étais complètement bourrée, alors que je l’avais confondue avec mon ex petite amie, la seule femme que j’avais aimée d’ailleurs et qui m’avait trahi, qui avait préféré l’argent à moi. C’est triste. Donc inutile de voir combien j’étais perturbée de voir cette jolie créature en face de moi, sans compter la ressemblance.

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J’étais dans mes pensées, je fermais les yeux, je buvais un verre et des flash me venait me transpercer le cœur, l’âme. Je voulais tellement de chose, je voulais tellement revenir en arrière et prendre sa place à lui. Normalement, cela aurait dû être moi…. Mais je n’en avais fait qu’à ma tête et voilà, de toutes les personnes que j’avais tuées, toutes les personnes que abattues, sa mort été celle que je regrettai le plus, malgré les femmes, malgré les enfants… La vie de cet homme, cette vie perdue était celle qui me marquait le plus, cette vie qui me tuait à petit feu.

C’était d’ailleurs la raison pour laquelle j’étais ici aujourd’hui et non sur le front avec mon unité. On m’avait mis à pieds parce que j’étais un danger pour moi, un danger pour les autres. Je prenais une autre gorgée de whisky. Cet élixir que je buvais constamment, que je buvais depuis cet après-midi n’avait plus aucun effet, il ne me brûlait plus la gorge, j’étais anesthésié. Complètement, littéralement. Mais ce moment entre ma solitude, ma culpabilité, mon ivresse était sur le point de se terminer quand elle arriva en face de moi, quand elle s’installa en face de moi.

Je la regardai tandis qu’elle s’installa. Je souriais donc sans réellement sourire. Cette femme me perturbait, elle me faisait trop pensée à Pippa, elle me faisait trop pensée à la seule femme que j’avais aimée, la seule femme pour qui j’avais tout renié, tout perdu pour elle. Et elle, elle m’a rejetée et elle m’a perdue pour l’argent. Elle s’est fait acheter par ma famille, faible, traitresse, vénale. Je ne savais pas comment réagir en face de cette femme qui ressemblait tellement à cette petite brune typé qui m’avait vendu.

Je fis un signe de tête positif, de toute façon que je ne le veuille ou non, elle avait déjà pris place « Tu veux boire quelque chose… ? » Lui demandais-je alors en fronçant les sourcils, je ne me rappelai plus de son prénom, est-ce qu’elle m’avait dit son prénom au moins ? Je haussai les épaules, de toute façon, les femmes étaient toutes pareilles et du coup je n’avais pas envie de m’approcher de trop près. J’avais trop perdu, trop de parti de moi et il n’était pas question qu’une personne m’approche d’avantage pour ensuite me détruire.

Je fis signe au barman tandis que je finissais mon verre afin qu’il vienne nous retrouver et passer commande. Quand le barman arriva je lui demandai de me servir un autre verre et je n’avais pas besoin de lui dire quelle boisson je voulais puisque je prenais toujours la même chose. Il prit commande et je jetai un coup d’œil vers ma compagne de table attendant qu’elle se décide de la boisson prendre. Je l’observai du coin de l’œil, je regardai ses mimiques, c’est fou comme elle ressemblait à Pippa et je ne savais pas si c’était bien ou pas. Je retenais ma respiration un moment tout en patientant.