you just need my arms. (gemma et aden)

aden était seul dans son appartement. aucun bruit n'y régnait. il n'avait pas pris la peine d'allumer la télévision, ni même la radio. non, il profitait simplement du calme que lui offrait cette fin de soirée. dans d'autres circonstances, il n'aurait pas supporté de ne rien entendre hormis sa propre respiration. mais là, il en avait besoin. il avait besoin de calme pour réfléchir. et d'un joint pour se détendre. alors en moins de deux, ses poumons furent remplis de cette toxine et son appartement envahi de cette drôle d'odeur. ça puait même. mais il s'en moquait bien. personne ne devait passer et lui était habitué à cette odeur. il était assis en tailleur sur son canapé, la tête en arrière contre le dossier. et ses yeux fixaient une tache sur le plafond. il réfléchissait. il réfléchissait à la raison qui avait pu faire fuir gemma la dernière fois. la raison qui avait fais qu'elle ne lui avait envoyé aucun message depuis cette fameuse soirée gâchée par un stupide message. et il ne comprenait pas. pour lui, il n'avait rien fais de mal. il n'avait eu aucune réaction déplacé en voyant le message. il ne lui avait pas répondu. il n'avait pas couru la rejoindre. tout ce qu'il avait fais, ce fut de rire en la voyant clairement lui faire une crise de jalousie. crise qu'elle n'assumait pas. pas du tout même. aden finit par passer sa main libre dans ses cheveux en expirant un énième nuage de fumée. il ne comprenait pas mais il ne comptait pas non plus essayer de la contacter. ce n'était pas à lui de faire le premier pas. il n'avait rien à se reprocher. alors il attendra. comme il attendait déjà depuis quelques jours un foutu message de sa part. mais rien n'étai arrivé. pas une seule connerie. pas un seul message qui était censé ne pas lui être adressé. rien. aucun signe de vie. mais elle était en vie. il le savait. grâce à ses potes. ses potes qui sont retournés dans cette boite de nuit alors que aden bossait. ses potes qui lui ont clairement décrit gemme en parlant d'une des serveuse. mais il n'a rien dit sur le coup. il a juste changé de conversation.
le joint terminé, il l'écrasa dans un cendrier qui traînait là avant de s'affaler un peu plus sur son canapé. il était rentré depuis plus de trois heures. et il n'avait rien fais hormis fumer ce joint. il n'avait même pas pris la peine de retirer ses chaussures pourtant sales. il s'en voudra le lendemain. et alors qu'un soupire allait franchir ses lèvres, il entendit son portable sonner. il tendit la main et le saisit. gemma. elle l'appelait. il fronça les sourcils et laissa sonner encore un peu. histoire de faire comme s'il n'était pas à l’affût du moindre appel, ou message. il finit alors par décrocher. "ouais ?" rien de plus, rien de moins. à l'autre bout du téléphone, il entendait de bruit. des voitures. elle semblait être dehors. et en entendant sa respiration, il semblait qu'elle marchait. chose qui le fit très légèrement froncé les sourcils.

cet appel, aden l'avait attendu depuis des jours et des jours. il avait même presque renoncé à l'idée qu'elle finirait par le contacter. peut-être qu'elle avait fini par en avoir réellement marre de lui. peut-être qu'il avait ri une fois de trop. qu'il l'avait nargué un fois de trop. alors il avait fini par se dire qu'il devrait se pointer dans la boite où elle bosse. et agir comme si de rien était. il se serait approché d'elle comme il le faisait toujours. il serait venu lui proposer une énième rencontre après son boulot. il lui sortirait son plus beau sourire. et espérerait que ça fonctionne. tout simplement. parce que ça a toujours fonctionné. alors pourquoi pas une fois de plus ? ce n'était pas un seul message d'une quelconque fille qui la dissuaderait de continuer à le fréquenter quand même ? elle ne se laisserait pas avoir si facilement ? aden ne la laisserait pas filer entre ses doigts simplement à cause de ça d'ailleurs. si une vraie dispute avait éclatée, il aurait compris. mais ils ne s'étaient même pas criés dessus. ils avaient parlés. elle avait, à un moment, haussé la voix. mais rien d'extraordinaire. rien qui ne venait vraiment briser leur relation, aussi étrange soit-elle.
mais aden, il est loin de se douter de la raison de l'appel de gemma. dans sa tête, elle voulait simplement lui parler. s'excuser peut-être, même s'il n'était franchement pas sûr de ceci. ça semblait plutôt logique. alors la perspective qu'un cinglé l'ai suivi ne lui effleura même pas l'esprit. il ne penserait même pas qu'elle l'aurait contacté dans cette situation. pour lui, elle aurait appelé ses frères. ou quelque chose comme ça. en entendant sa réponse, aden leva les yeux au ciel. comme si elle le dérangeait réellement. mais ses sourcils restaient froncés. parce qu'il entendait la peur dans sa voix. et ce n'était clairement le simple fait de parler à aden qui le faisait réagir ainsi. alors il se leva de son canapé, attendant simplement la réponse de la demoiselle. la suite de ses dires plutôt. parce qu'il était évident qu'il y aurait une suite. et en entendant qu'un gars l'avait suivi et qu'elle se trouvait à quelques mètres de son immeuble, il enfila sa veste sans raccrocher. "reste au téléphone. d'accord ? je suis là dans ..." il a pas le temps de finir sa phrase que l'appel fut coupé. elle avait raccroché. ou son téléphone s'était coupé. il n'en savait rien. mais il ne perdit pas plus de temps que ça. il sortit de son appartement en vitesse, sans même fermer la porte et il dévala les escaliers, deux par deux, trois par trois même parfois. il manqua de chuter à plusieurs reprises, mais il se rattrapait de justesse. hors de l'immeuble, il tourna directement la tête vers l'impasse où elle se trouvait. il ne voyait rien pour l'instant mais il s'y rendit au pas de course. il n'allait pas la laisser plus longtemps que ça en compagnie de ce gars. enfin dans la ruelle, il s'approcha et posa sa main sur l'épaule de l'inconnu pour le faire suffisamment reculer de gemma. "t'as rien gem' ?" il prit son visage entre ses mains, l'inspectant minutieusement sans se soucier de la présence du gars dans son dos. un gars à peu près aussi épais que aden. "eh ! dégage de là, j'l'ai vu le premier." ces paroles firent froncer les sourcils d'aden. décidément, il passerait la soirée à le faire. "dégage pauvre con. tu vas bêtement te faire frapper là." il se retourna vers l'inconnu, son corps camouflant celui de la jeune femme. sa mâchoire était contractée et ses yeux lançaient des éclairs vers ce gars dont il ne connaissait strictement rien.

aden, il ne peut que s'inquiéter en entendant gemma lui dire qu'un gars l'a suivit et qu'elle se retrouve dans une impasse. il se met même à imaginer des tas de scénarios. les pires, évidement. les gars du coin n'ont pas la meilleure des réputations, mais d'ordinaire, ils ne s'en prennent pas aux filles du coin. pas celles qu'ils ont vu grandir. non. les nouvelles venues, par contre, c'était autre chose. même quelques filles qui s'étaient perdus et qui avaient eu le malheur d'attérir ici. aden, ça le révolte ça. que des gars ne trouvent rien d'autre à faire qu'agresser ces gamines. qu'ils ne trouvent rien d'autre à faire que traumatiser des pauvres filles. il a peur que gemma subisse ce que ces filles ont subies. alors il cours aden. il saute les marches. il manque de trébucher dans la précipitation. il en oublie son portable, ses clés. mais c'est le cadet de ses soucis, comme le fait que son appartement soit grand ouvert. il sait que personne n'entrera. aucune personne de l'immeuble ne pensera à le faire.
dehors, il cours encore aden. vite. le plus vite qu'il peut. alors quand il arrive aux côtés de gemma, il a le souffle court. son torse de relève assez rapidement pendant un temps. avant qu'il ne se reprenne. ses yeux inspectent le visage de la jeune femme. la moindre égratignure serait prétexte à s'en prendre un peu plus à ce gars. mais elle n'a rien. elle le lui répète. juste une belle peur. du moins c'est ce qu'il pense. ça serait logique. le jeune homme aurait pu sourire en sentant gemma s'accrocher ainsi à son bras, mais les circonstances ne s'y prêtaient pas. surtout pas quand l'inconnu reprit parole pour demander, ou plutôt ordonner, à aden de se tirer. à, aden rit presque. parce qu'il ne se tirera pas. pas sans gemma en tout cas. et aden, il lui répond. il le menace. il lui dit de se tirer avant que ça ne tourne vraiment mal pour lui. mais ce con, il ne bouge pas. il reste bien droit sur ses appuis. ses yeux rivés sur aden et gemma. la mâchoire et les poings d'aden restent serrés. il l'énerve. vraiment. aden allait lui bondir dessus. réellement. comme un animal. un fauve sautant sur sa proie. mais y'a la main de gemma qui se glisse dans la sienne. le forçant à défaire l'un de ses poings. il serra sa main dans la sienne. pas trop fort. parce qu'il ne veut pas lui faire mal. les mots de gemma parviennent à ses oreilles, son souffle heurtant la peau du cou d'aden. il tourne le regard vers la demoiselle, vers sa chevelure, la seule chose qu'il peut distinguer sans devoir reculer son visage. il appuie sa tête contre celle de gemma, ne bougeant cependant pas pour le moment. elle commence à avancer, le tirant à sa suite. il se laisse entraîner, son regard se reposant sur le garçon, imprimant son visage dans sa mémoire. il le retrouvera. un jour ou l'autre. "j'te retrouverai." ça sonne comme une promesse. une menace. même pas voilée. le jeune west passa à ses côtés, prenant grand soin de le bousculer assez fortement, suffisamment pour le déséquilibrer au moins un peu. et il reporte toute son attention sur gemma, sortant en quelques enjambées de la ruelle. "tu foutais quoi ici à cette heure-ci ?" il souffle ces mots en gardant fermement sa main dans la sienne.

il se remercie presque de ne pas être sorti ce soir. de ne pas avoir eu le courage, et surtout l'envie, de sortir s'amuser. s'il serait sorti, il n'aurait jamais pu arriver à temps pour sortir gemma de ce pétrin. mais peut-être qu'il aurait aussi fini par la contacter. peut-être qu'elle n'aurait pas été dehors à ce moment là. peut-être que ce gars n'aurait jamais posé ses yeux sur gemma. heureusement, il arrive à temps. et il ne perd pas une seconde pour éloigner ce gars de la demoiselle. il n'allait certainement pas le laisser continuer sous ses yeux. y'avait des limites quand même.
et aden, il est sacrément remonté. presque comme si ce gars avait touché à sa petite soeur ou à sa petite amie. mais c'est pas le cas. gemma n'est pas sa petite amie. ils sont ... amis. c'est ce qui semble le plus logique à dire. ils sont amis mais couchent ensemble. enfin couchaient ensemble il y a encore quelques jours. mais aden et gemma, ils sont difficiles à suivre. enfin leur relation est difficile à suivre. y'a des sentiments, peu importe la nature, y'a de la jalousie, non assumée, y'a de l'attirance et de la complicité. c'est juste un bordel en fait. un bordel qui n'est pas prêt de prendre fin. du moins aden n'est pas décidé à y mettre fin. ni même à la clarifier. parce qu'il ne sait même pas quoi en dire. c'est sûrement pour ça qu'il n'en dit rien.
bref. il finit par suivre gemma en s'éloignant du gars. gars qu'il n'est pas prêt d'oublier de si tôt. son visage va rester gravé dans sa mémoire pendant un temps. le temps qu'il lui fasse réellement regretter son geste. amèrement. il lui fera comprendre de ne jamais recommencer ça. alors hors de la ruelle, quelques mots s'échappent de ses lèvres. une question. une question bête. mais il n'a simplement pas réfléchi avant de parler. elle travaille dans une boite de nuit alors il est évident qu'elle se balade la nuit pour rentrer chez elle. "hum ... j'avais oublié ça." et il garde sa main dans la sienne, juste pour s'assurer qu'elle est bien là. qu'il ne lui est réellement rien arrivé. qu'il est bel et bien arrivé à temps. avant que ce gars ne tente quoi que ce soit. il la laisse poser sa main sur sa joue alors qu'elle le remercie. et il lui adresse un mince sourire. "t'as pas à me remercier. j'allais pas te laisser avec ce cinglé." il plante alors son regard dans le sien un court instant avant de le reposer devant lui, marchant tranquillement vers son appartement. il y va sans même réfléchir. il y va naturellement. sans même demander à gemma si elle voulait venir. mais elle le suit alors il ne pose pas de questions. il était dans ses pensées quand gemma reprend parole. il fronce les sourcils. pas parce qu'il est contrarié. simplement parce qu'il ne s'attendait pas à cette question. elle le prend au dépourvu. et il lui faut un peu de temps pour pouvoir trouver une réponse. "j'en sais rien. vraiment rien. pour toi, on est quoi ?" peut-être que elle, elle a une idée de ce qu'ils peuvent bien être. un truc pour qualifier leur relation si complexe. et il finit par entrer dans son immeuble, laissant gemma passer devant lui, tenant simplement la porte. et il la suit ainsi jusqu'à son appartement. la porte toujours ouverte, la lumière toujours allumée. comme pour les accueillir. une fois dans l'appartement, il referme doucement la porte d'entrée. "tu veux ... un truc à manger ? à boire ?" il sait pas trop quoi faire. il n'a jamais du sortir une fille d'une situation comme celle-ci. il ne sait pas s'il doit la laisser seule. s'il doit simplement la prendre dans ses bras pour la rassurer. alors il reste simplement devant elle, avec pour seule réconfort leurs mains qui se tenaient toujours.

aden, il accouru. aussi vite que possible. c'était impensable de la laisser seule avec ce type. il ne pourrait pas la laisser avec ce gars et avoir la conscience tranquille. il savait ce qu'elle lui ferait. il n'avait aucun doute là-dessus. il ne l'aurait pas suivi pendant tout ce temps pour lui demander sa route. impossible. le jeune homme laissa ses doigts entremêlés avec ceux de gemma. ce simple geste avait suffit à le calmer. au moins un peu. c'était apaisant. en quelque sorte. sentir une nouvelle source de chaleur au creux de sa main. la sentir si près de lui aussi lui faisait du bien. l'avoir à côté de lui après des jours sans se voir. ça lui avait fais drôle de ne pas la voir et de n'avoir aucune nouvelle d'elle. enfin, pas de sa part. ses amis l'avait tenu au courant. mais pas elle. quand elle dépose ses lèvres sur sa joue, un petit sourire étire ses lèvres. il ne sait pas trop ce qui l'a poussé à le faire, mais il ne pose pas de question. il ne veut pas gâcher l'instant. gâcher en posant une question assez stupide. et il se moquait bien de la raison qui l'avait poussé à lui embrasser la joue. "tes frères auraient accourus aussi vite. et puis j'étais juste à côté. j'connais ce que font les gars ici, alors c'était évident que j'allais pas te laisser avec lui." aden, il connait pas trop ce qu'il se passe dans la famille de gemma. il connait ce que tout le monde connait. que se parents sont assez spéciaux, que sa mère s'est tirée et que c'est gemma qui s'occupe, d'une certaine manière, des autres. il n'a jamais croisé le père de la demoiselle. il n'a jamais eu l'occasion de se faire sa propre idée sur lui. mais quand gem' lui assure que son père ne serait pas arrivé aussi rapidement pour la sortir d'affaire, il ne peut pas la contredire. il la connait mieux que lui. il hausse donc les épaules. elle doit avoir raison.
aden, il attend la réponse de gemma quant à leur relation. il ne sait pas ce qu'elle va répondre. il ne sait lui-même pas comment qualifier leur relation alors il sait pas vraiment si elle, saura. il pose alors son regard sur elle, sans pour autant tourner entièrement la tête. et elle répond. elle lui dit qu'ils sont plus que des amis. mais moins qu'un couple. et aden, il approuve d'un hochement de tête. elle a raison. totalement raison. elle conclu en disant que leur relation est un bordel. un sacré bordel. "ouais, c'est totalement ça. on est dans un sacré bordel. mais moi ça ne me dérange pas. toi, ça te déranges ?" aden, il rentre dans son appartement avec gemma. ça pue encore. même avec la porte ouverte permettant une ventilation. il est habitué à l'odeur. il n'y fait plus vraiment attention depuis le temps. il la regarda s'installer sur le canapé, relâchant alors sa main au passage. "j'dois avoir ça." il file vers un placard qui se trouve entre le salon et la petite cuisine, l'ouvrant. il en sort une bouteille de vodka. "de a vodka, ça te vas ? sinon j'au du rhum." il finit par sortir les deux bouteilles qu'il pose sur la table du salon. et il relève la tête et pose son regard sur gemma. il entend à sa voix qu'elle va craquer. et il voit bien que ça ne va pas. il s'assied à ses côtés sur le canapé, l'attirant dans ses bras. il caresse simplement son dos, doucement de bas en haut. "n'y pense plus. il ne t'es rien arrivé, c'est le principal. je suis arrivé à temps et il n'a rien fais. c'est tout ce que tu dois retenir. le reste, n'y penses pas." il colle le bas de son visage contre son front, déposant pendant un court instant un bref baiser sur sa peau. "t'as plus à avoir peur gemma." ces mots s'échappent comme un murmure de ses lèvres.

ça lui a fait drôle qu'elle pense à l'appeler pour venir lui sauver la mise. il était loin de penser qu'elle l'aurait appelé dans une telle situation. parce qu'elle ne lui parlait plus depuis quelques jours. parce qu'il n'était certainement pas le gars le plus musclé qu'elle connaisse. mais il était le plus proche de l'impasse où elle se trouvait. il pensait qu'elle aurait appelé quelqu'un de sa famille. l'un de ses frères. aden, il connait un peu l'histoire de sa famille. les bases on va dire. mais aden, lui, il ne parle pas spécialement de sa famille. il n'a rien à dire là-dessus. il n'aime pas parler de sa famille de toute manière. il n'aime pas parler de lui de manière générale. il dit le stricte nécessaire. il répond aux questions. celles qui ne sont pas trop indiscrètes. celles qui ne le gène aucunement. les questions simples en règle générale. il se la joue mystérieux. sans même vraiment s'en douter. sans vraiment le vouloir en fait. il le fait comme ça. il l'a toujours été d'une certaine manière. même avec gemma. alors qu'il sait très bien qu'il pourrait tout lui dire. tout lui dire sans qu'elle ne balance rien. parce qu'il peut avoir confiance en elle. il pourrait tout lui dire si elle lui posait des questions. enfin presque tout lui dire. il n'y a que ses amis d'enfance qui sont au courant de tout ce qui le concerne. parce qu'ils étaient là, grandissant à ses côtés. l'épaulant dans les moments difficiles, à ses côtés dans les bons moments aussi.
aden, il retourne la question à gemma. il lui demande si ça la dérange qu'ils soient si proches sans pour autant l'être autant qu'un couple. si ça la dérange d'être au sein d'un bordel monstre en compagnie d'aden. et il soutient son regard aden. il ne la lâche pas des yeux. il est presque surpris par sa réponse. parce qu'il ne s'attendait pas à ce qu'elle réponde comme ça. bien qu'elle n'ai pas tort. elle dit même la stricte vérité. ils n'étaient pas censés devenir aussi proches. ils devaient coucher ensemble. une fois. peut-être deux. et basta. ils ne devaient plus se recontacter ensuite. mais c'est loin d'être le cas. "ouais ... c'est vrai qu'on étaient pas censé devenir aussi proches. devenir potes en fait." il la laisse enchaîner. et il ne contredit pas ce qu'elle avance. "j'suis tout à fait d'accord. ça part dans tous les sens. un coup tout va. et ça finit par merder. un coup on dirait qu'on est simplement potes et ça fini par déraper à nouveau."
ils entrent dans l'appartement du jeune homme. appartement qu'il ferme enfin. histoire que les autres habitants de l'immeuble ne s'intéressent pas à la conversation en passant dans les escaliers. aden n'avait aucune envie que ses voisins se mêlent de sa vie, et encore moins de celle de gemma. ça n'était clairement pas leurs oignons. il sort les bouteilles et les pose sur la table. vodka et rhum. y'a de quoi se changer les idées là. et de quoi planer dans la chambre d'aden. sa petite réserve. y'a quelques grammes de beuh. de quoi tenir toute la semaine tranquillement. mais la situation faisait qu'il pourrait sacrifier sans aucun souci cette réserve. il pourrait s'en passer pendant quelques jours. ça ne lui ferait pas de mal d'ailleurs. et gemma, elle finit par craquer. ça allait de soit. après ce qu'elle venait de vivre, la pression allait redescendre. l'adrénaline allait quitter son corps. et elle prendrait conscience, à ce moment là, de ce qui aurait pu lui arriver. de ce qui aurait pu lui arriver à quelques secondes près. aden, il la garde fermement dans ses bras, il caresse son dos pour essayer de la consoler. de la calmer au moins. elle se laisse faire. elle essuie simplement ses larmes avant de prendre parole. et il fronce les sourcils. parce qu'il ne comprend pas pourquoi elle dit ça. si il avait quelque chose de prévu, il aurait tout annulé. il n'allait pas la laisser seule dans un moment comme celui-ci. il serait inconscient de faire ça. alors il la regarde boire plusieurs gorgées avant qu'elle ne grimace. et c'est là qu'il reprend parole. "je n'ai rien de prévu gemma. et même si c'était le cas, je ne vais pas te laisser comme ça. j't'aurai pas laissé seule après ça." il laisse son regard sur elle et finit par prendre la bouteille de vodka que la demoiselle tenait encore entre ses doigts. il la conduit à ses lèvres et il en boit quelques gorgées. l'alcool lui brûle la gorge. mais il en a l'habitude. alors il ne laisse rien paraître. "tu veux un truc avec au fait ? du jus de fruit ? du soda ? pour que ça passe mieux ?" il s'adosse contre son canapé en tendant ses jambes sous sa table de salon.

le froid commençait à arriver. lentement mais sûrement. et dieu seul sait comment aden détestait cette saison. il faisait froid, mais pas assez pour sortir les gros pulls. il faisait doux l'après-midi, mais pas suffisamment pour se balader en tee-shirt. c'était le juste milieu entre l'été et l'hivers. entre la chaleur et la fraîcheur. la saison où aden tombait malade chaque semaine. un rhume chaque semaine. parce qu'il a cru la météo de la veille. qu'il allait faire doux pendant l'après-midi. alors il se balade en tee-shirt et le regrette immédiatement. mais là, il ne fait pas attention au froid. froid qui s'est installé quand le soleil est tombé. son corps ne fait même pas attention au froid. aden, il est focalisé sur gemma. et sur rien d'autre pour le moment. y'a quelques instants, son attention était sur ce gars. son corps bouillait à la suite de sa course. et à cause de l'énervement qui traversait son corps. de l'adrénaline qui parcourait ses veines.
et voilà qu'ils engagent la discussion. qu'elle le remercie. et lui, il ne comprend pas pourquoi elle le remercie. parce que c'est normal pour lui d'être venu. il n'allait pas la laisser avec ce gars. pas en sachant ce qu'il allait lui faire. il n'allait pas laisser ce gars poser ses sales pattes sur gemma. mais aden, il finit par sourire quelque peu en entendant les quelques mots de la demoiselle. elle est heureuse de le compter parmi ses amis. il s'en doutait, au moins un peu, mais l'entendre, c'était toujours mieux. "je m'en doutais. et moi aussi j'suis heureux de te compter parmi ... mes amis. on s'entend bien et tout." il a presque hésité aden. parce que dire que gemma n'est qu'une amie, c'est bizarre. parce qu'il sait, au fond de lui, qu'elle est plus que ça. plus qu'une amie. plus qu'une simple conquête. mais moins qu'une petite amie.  parce que y'a pas de sentiments. pas avoués du moins. ils ne se sont jamais clairement dis les choses à ce niveau là. y'a de l'affection. de l'attachement même. mais ils ne disent rien. aden, il n'a pas l'habitude de dire ce genre de trucs de toute manière. pas même à sa famille. y'a un truc qui le bloque. sa fierté peut-être. "ouais, j'avais cru comprendre que t'étais impulsive comme fille." et en prononçant ça, il repense de suite à leur précédente engueulade. quand elle lui a fais une crise en voyant le message de cette fille. et qu'elle a fini par se tirer, comme ça, sans rien dire. "mais j'peux rien dire, j'suis pas mieux." aden, il agit sur des coups de tête. comme ça, d'un coup. sans réfléchir aux conséquences de ses actes. il y réfléchit après. c'est certainement l'un de ses plus gros défauts. mais il vit avec. il n'a pas le choix.
ils se retrouvent finalement dans l'appartement. le cul sur le canapé où tant de fois, ils ont fais plus que simplement discuter. mais i n'y pense même pas aden. il ne pense à rien d'autre que ce qu'il pouvait se passer dans la tête de gemma à ce moment là. ce qu'elle doit se dire. comment elle doit se sentir. mais il n'en sait rien aden. il se doute simplement qu'elle doit se sentir au plus mal. au plus bas. parce qu'elle failli vivre le pire. et ses pensées furent confirmées quand elle craqua. il la prit de suite dans ses bras. et il faisait son possible pour la réconforter. parce qu'il n'aime pas la voir pleurer. parce qu'il n'a jamais aimé voir pleurer les autres. il n'est jamais à l'aise dans ces moments là. il se sent con. maladroit même. il a peur de prononcer le truc de trop. de mal s'exprimer et ne fait qu'accentuer les pleurs. "je ne dis que la vérité." il la sert contre lui, la laissant se blottir contre son torse. il caresse simplement son dos, lentement. comme pour l'apaiser. la bouteille en main, il écoute gemma lui répondre et il hausse les épaules. "c'est comme tu veux." mais il a à peine terminé sa phrase qu'elle est déjà debout, marchant vers la cuisine. il la suit du regard. il ne dit rien. elle connaît l'appartement comme sa poche. peut-être même qu'elle a repéré des trucs que aden n'a jamais vu. ça ne l'étonnerait même pas. mais elle finit par aborder un sujet dont aden ne voulait pas parler. mandy. elle remet le plat sur la table. et ça énerve aden. parce qu'il n'a pas envie de se prendre la tête avec gemma pour ça. même s'il n'a rien à se reprocher sur ce point. il n'a plus revu mandy depuis un sacré moment. "non." c'est simple. c'est concis. il ne veut pas en parler. mais finalement, la curiosité prend le dessus. il veut savoir pourquoi elle a voulu remettre ça sur le tapis. il souffle doucement, juste pour qu'elle ne l'entende pas. "pourquoi tu remets ça sur le tapis ?" il prononce ça en posant son regard sur elle, son épaule appuyée sur le dossier du canapé pour l'observer sans trop de souci.

ils sont encore dehors, les mains entrelacées. et ils discutent tranquillement en marchant vers l'appartement d'aden. aden, il jette un coup d'oeil derrière eux pour voir si le gars était parti. il n'y avait plus aucune trace de lui. c'est une bonne chose. enfin c'est ce que pense aden. même s'il sait très bien qu'il a simplement décidé d'aller traîner dans une autre rue. peut-être même à la recherche d'une autre fille. pathétique. et il espère que si c'est le cas, que cette fille réussira aussi à s'en sortir. en pensant à ça, il regrette presque de ne pas lui avoir sauté dessus. ça l'aurait dissuadé de retenter sa chance pendant un bon moment. ça aurait facilité les choses de le frapper. il ne serait plus autant sur les nerfs. il se serait défoulé. au moins un peu. et peut-être qu'il aurait rendu ce gars à la police. aux quelques agents qui n'osent pas trop traîner dans le coin. les agents qui traînent pas dizaines dans les quartiers huppés, mais qui n'osent pas poser un pied, plus de quinze minutes, dans le coin. à croire que même eux ont peur de traîner dans le coin. y'a que les natifs du coin qui ne craignent rien. enfin, à croire que même les filles natives du coin devaient craindre quelque chose maintenant. aden, il se dit que finalement, y'a que les gars qui ne craignent rien. "hum. ça fais parti de mes nombreuses qualités. tu le sais bien." il sourit presque. presque seulement parce que la situation ne s'y prête pas spécialement. "peut-être même un peu trop." le jeune homme, il hausse les épaules en la regardant. eux deux, c'est explosif. ça peut exploser à tout moment. partir en vrille. parce que dès qu'un truc ne plaît pas, ils le disent. haut et fort. même si pour le moment, c'est surtout gemma qui l'a dit haut et fort. aden, il n'en a pas eu l'occasion à vrai dire. et c'est peut-être même mieux ainsi.
une fois dans l'appartement, aden, il essaie de consoler gemma. et elle finit par se glisser dans la cuisine pour préparer des cocktails. aden, il se dit qu'elle a besoin de se changer les idées et que ça va lui faire penser à autre chose pendant une petite dizaine de minutes. elle change même de discussion. elle parle de mandy. et ce n'est clairement pas le sujet que aden voulait aborder. c'est même le sujet à éviter. parce qu'il ne veut pas se reprendre la tête avec elle. pas pour des conneries de ce genre. il voit d'autres filles. elle le sait. ils ne se sont rien promis. encore moins la fidélité, alors il ne comprend pas pourquoi elle veut en parler. et elle lui sort qu'ils sont amis et qu'elle veut faire la discussion. "y'a des tas d'autres sujets à aborder. mais il a fallu que t'abordes celui-là." et il lève les yeux au ciel. parce qu'il a du mal à croire qu'elle voulait juste engager la discussion. elle voulait plutôt juste savoir s'il l'avait revu. si cette fille avait réussi à avoir ce qu'elle voulait. alors qu'il allait répondre à ses paroles, il l'entend s'excuser. et là, il hausse les sourcils. sous la surprise, rien que ça. parce qu'il ne l'a jamais entendu s'excuser. et qu'il sait qu'elle n'est pas le genre de fille à s'excuser facilement. "attends. attends. tu peux répéter ce que tu as dis ? tu t'es excusé ? j'ai bien entendu ?" il passe une main dans ses cheveux sans la lâcher des yeux. il reste assis sur la canapé un moment avant de se lever pour s'asseoir sur le plan de travail juste derrière gemma, l'observant s'afférer à faire les cocktails. "la curiosité est un vilain défaut. et ouais, mais j'savais que t'allais finir par poser la question. j'sais même pas pourquoi tu t'obstines à savoir ce que je fais avec les autres filles." il balance ses pieds dans le vide, comme un gosse.