Je ne t'abandonnerai pas (Eva et Arthur)

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Je n'avais pas dormi de la nuit. Mon esprit pensait pour une fois à autre chose qu'Hannah. J'allais revoir Eva dans des circonstances qui ne lui étaient pas favorables. Ayant eu des problèmes avec la justice et elle était à présent en prison. Je m'étais décidé à aller la voir au parloir. Certes le cadre n'aurait pas était empli de joie mais je me devais de lui apporter mon soutien.
Eva, je l'avais connu quand elle était une de mes élèves. J'avais enseigné pendant peu de temps dans un lycée de "mauvaise classe" comme aimait dire mes collègues actuels. Je me fichais de leur remarque, j'aimais mes expériences dans les établissements où j'enseignais.

Je m'habilla en vitesse, d'une chemise, un veste noir et un pantalon en jeans. Je pris une gorgée de café et me mis directement en route pour la prison. Tout en conduisant je me remémorais les moments où nous nous sommes côtoyés. Elle avait des problèmes de famille et les autres aimaient la juger sans la connaître. J'étais le seul à avoir eu le courage de m'aventurer dans son passé et j'avais compris la souffrance qu'elle endurait. Une sorte d'amitié s'était faite entre nous. Je tentais de l'aider à continuer ses études en dehors du fate qu'elle ne venait plus en cours. Eva a toujours du potentiel, je n'en démordrai pas. Je réfléchissais chaque jour à un moyen de la sortir de là, même si je sais qu'elle-même se plaisait bien dans sa situation. Mais à présent à cause de ça, elle était en prison.

Après un petit temps de trajet, je me gara dans la cours de la prison ayant passé des vigiles, et leur sécurité. Je m'aventura dans le bâtiment et me dirigea, en compagnie d'un membre du service, qui m'avait fait des vérifications auparavant, dans le parloir. Une vitre séparé la pièce en deux. Il y avait une chaise de chaque côté et un téléphone qui reliait sûrement les deux côtés. Je pris place sur une chaise et je vis que de l'autre côté Eva se fit escorter par un gardien de la prison. Nous étions seuls. Elle prit aussi place et nous décrochons en même temps les téléphones. Je ne pus retenir un sourire en coin quand je la regarda. Mes anciens collègues m'avaient tous dis qu'elle finirait dans cet état là mais même maintenant je suis convaincu que le "cas" d'Eva n'est pas impossible à résoudre.

"Salut Eva, les lumières, ne te vont pas du tout au teint."

Je tenta un trait d'humour, mais je redevins pour quelques secondes un peu plus sérieux.

"Pour combien de temps tu es enfermée ici?"

◈ Je ne t'abandonnerai pas
e v a. l a w s o n. a n d. a r t h u r. c o n n o r

Cela faisait plusieurs semaines que j’étais en prison, la vie n’était pas facile… Les premiers jours surtout car il fallait montrer ses preuves et après, on allait vous classer on va dire. Devenir une victime subissant des agressions sexuelles, une personne qu’on veut tuer à chaque instant, une personne qu’on respect ou bien ceux qui se fondent dans la masse. Je n’ai jamais été une victime et très franchement, je n’avais pas le caractère pour, je n’étais non plus du genre à me fondre dans la masse.

Je faisais partie des personnes qu’on respectait maintenant… Un peu comme dans mon ancienne vie, solitaire, mystérieuse et cynique emplie de sarcasme et qui pourtant était respectée car je n’avais pas peur de me casser un doigt pour me défendre si on peut dire, je m’étais retrouvée un nombre de fois à l’infirmerie et j’en avais envoyés pas mal car j’avais été dès mon entrée fichée dans les personnes qu’on devait abattre… On n’est pas très aimée quand on a un membre de sa famille flic.

Maintenant, on ne me faisait plus chier et même des jeunes qui venaient me voir pour les aider, des petites victimes… Je ne savais jamais quoi faire. Je ne voulais pas me mêler des affaires des autres après tout, mais je savais bien ce qu’elle subissait et j’avais beau avoir mauvais caractère, je n’étais pas fan du viol. Enfin bon, je n’étais pas responsable après tout, qu’est-ce que je pouvais faire, moi ? Je n’étais pas la reine de la prison et je ne voulais pas de problème non plus car j’étais loin d’être la plus horrible. Bien sûr que non.

Il y avait des femmes terrifiantes et qui sont vraiment des criminelles, de vraies psychopathes, de vrais sociopathes. J’étais un véritable ange face à eux. Enfin bon, cela faisait plusieurs semaines que j’étais là et autant je n’avais pas voulue avoir de visites dans les débuts, je commençais doucement à en accepter et d’ailleurs, j’étais en route pour l’une d’elle. Je m’étais battue avant-hier justement, j’avais un peu le visage abîmé, mais trois fois rien, la lèvre un peu fondue et des égratignures au niveau du front, mais ce n’était pas grand-chose.

Quand j’arrivais au parloir et que je vis la personne qui était là à m’attendre, mon cœur eu un rater et un grand sourire naquit sur mon visage. Arthur été le frère que je n’avais jamais eu, une des rares personnes à savoir mon histoire, ma vie et qui me comprenait mieux que personne donc le voir ici, me faisait un bien fou. J’allais donc rapidement à ma place et je pris le téléphone. Je souriais grandement face à sa blague « Ah ça, c’est parce que je n’ai pas de maquillage » Dis-je en faisant une grimace avant de sourire tristement « Je ne sortirais pas… Du moins je pourrais avoir une conditionnelle dans 25 ans » Soufflais-je alors, c’était triste à dire.

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Même si je ne pouvais pour le moment rien faire, cela me faisait un pincement au coeur de la voir ici et le petit sourire qui tentait de me détendre disparu lorsqu'elle m'évoqua la durée de sa peine. Jésus que cela était long.

"Et même avec une bonne conduite tu ne peux pas sortir?"

Je savais pertinemment qu'elle n'aurait pas l'attitude d'un ange. Elle ne l'avait déjà pas en état libre ce n'était certainement pas ici qu'elle allait obéir; mais je voulais tout de même tenter.

"Comment se passe la vie ici, alors? Tu t'es fais des nouvelles amies?"

Je me posais cette question de façon légitime, n'ayant jamais mis les pieds dans une prison ou quelques endroits où kl'ont placé des personnes ayant commis des fautes. Même pour mes écrits je n'avais pas tenté de parler d'un thème dont j'ignorais les codes et les modes de vie des "pensionnaires".
J'aimerai en savoir plus. Je voulais lui en parlait mais j'avais pensé à écrire une histoire... Plutôt son histoire. Mais pour cela je devais passer plus de temps que simplement quelques minutes au téléphone avec elle.
Je voulais lui soumettre une idée que j'avais eu et qui pouvait marcher si j'avais les bons contacts. Je pouvais paraître fou de vouloir pénétrer avec tant de vigueur une prison rempli de psychopathes ou de criminelles mais je savais que dans ces murs, une amie qui avait besoin de moi y était enfermé.
Je voulais l'aider à s'en sortir au plus vite.
Quand je pense que des personnes plus dangereuses se baladaient dans nos rues et pour ses propres raisons elle était ici, je trouvais ça incroyable de la part de la justice. Je m'étais souvent rendu à des procès et des personnes plus dangereuses n'étaient pas envoyés en prison.
Je n'avais pas pu aider Eva, je contais me rattraper dans les jours qui arrivaient mais je voulais le lui réservait pour plus tard.

◈ Je ne t'abandonnerai pas
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Je ne saurais dire au final si ma vie était plus facile enfermée dans cette prison de haute sécurité ou en dehors avec toutes ces personnes aussi horribles les unes, que les autres. Les gangs, les règlements de comptes. Ce n’était pas toujours facile à l’extérieur, mais cela ne l’était pas non plus à l’intérieur. Et même si je pouvais m’autoriser à me plaindre, à me laisser submergée de regret, il ne fallait pas que j’oublie la triste réalité du fait que je ne verrais plus l’extérieur, que ma vie c’était ça désormais. Entre ses murs et en compagnie de ses folles à lier. Et qu’à la limite, si je me calme maintenant, je pouvais espérer voir la couleur du ciel et ce parfum de liberté pour mes 48 ans.

Oui, je devais avouer que cela faisait mal au cœur d’imaginer que ma liberté conditionnelle était plus que le double de mon propre âge. Enfin bon, je savais que je ne devais pas espérer à grand-chose pour le coup car je n’étais pas dans un état psychologique à ne pas broncher quand on me cherchait la merde, au contraire. J’avais pas mal d’ennemie, mais j’avais de la chance d’avoir mon caractère et cette rage en moi, qui faisait que les gens ne m’aimaient peut-être pas, mais vu le peu de temps que j’étais ici, j’avais réussie à m’imposer et affirmer mon respect par la crainte certes, mais au moins, à part quelques personnes, on me faisait pas chier.

Enfin bon, quel fût ma surprise quand je vis mon ancien professeur au parloir, j’étais surprise. Agréablement certes, mais une pointe de culpabilité naquit en moi. Il avait été le seul professeur à me comprendre et pas me traiter comme une merde lors de ma scolarité, il avait eu confiance en moi et il s’était battu auprès des autres professeurs pour me défendre. Et enfaîte, je lui prouvais tout bonnement qu’il avait eu tort de me soutenir, que j’étais ce que les autres professeurs disaient sans arrêt. Un cas irrécupérable. Toutefois, je souriais tandis que je m’installai en face de lui, c’était vraiment sympa de sa part d’être là pour moi.

Nous commençâmes à parler et je levai les yeux au ciel suite à sa question « Je m’explique » commençais-je avant de me racler la gorge « Je suis condamnée à perpétuité, mais pour bonne conduite je peux sortir dans 25 ans » Répliquais-je alors, bien entendu venant de la part d’une gamine qui venait tout juste de fêter ses 23 ans, cela pouvait sembler choquant. Mais c’est un fait. Mais je me mis à rire « Bien, il faut dire… Que je ne suis pas la pire de cet endroit » Fis-je pour lui montrer à quel point j’étais dans un endroit affreux étant donné que j’étais une des pires, si ce n’est la pire de notre ville « Bien hormis ma camarade de cage, on va dire que je n’ai jamais été douée pour me faire des copines » Répliquais-je alors une grimace « Et toi alors, raconte-moi l’extérieur, ce qu’il se passe » Lui demandais-je tout de même intéresser.

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Je savais bien que la vie en cellule n'était pas une partie de plaisir, alors je venais la voir pour lui apporter une petite bulle d'oxygène. Mais je m'en voulais aussi, j'avais mis pas mal de temps, je ne me sentais pas prêt à la voir dans ces conditions. Mais Eva était courageuse donc je ne me faisais pas trop de soucis. Malgré tout ce qu'on n'avait pu me dire sur son compte que cela soit: les professeurs, élèves, personnels des établissements ou encore des gens qui nous voyaient discuter et bien je ne la laissais pas seule. Je sais pertinemment ce que cela fait d'être abandonné de tous, du moins le sentiment, malgré que ce sentiment n'est apparu qu'à la perte d'une personne. Même aujourd'hui je me bats corps et âme pour que les autres changent leur vision sur mon amie.

Sa déclaration vis à vis de sa remise en liberté me fendit le coeur. Eva semblait également relativiser vis à vis de ses collègues de cellules ou des autres pensionnaires de l'endroit. Cela me paraissait une évidence.

Dans des cas comme ceux-ci vaut mieux être seul que mal accompagné... Et puis je ne pense pas que les femmes de cet endroit vont tellement bien avec toi.

Elle en profita pour me demander alors de ce qu'il y avait de nouveau en dehors des murs de la prison. Je soupira un peu, pour moi c'est comme-ci rien n'avait changé mais pour elle ça devait être autre chose.

Il n'y a pas grand chose de nouveau, du moins de mon point de vue. Les gens restent les mêmes, ils rient, vivent, se disputent, s'aiment, se détestent... Je suis acteur de leur vie, te voir me permet de. Je n'ai rien de nouveau à te dire. A part peut-être des anecdotes comme monsieur et madame tout le monde se sont disputés car monsieur à trompé madame, les enfants d'un tel sont passé en classe supérieur, et que la voisine à encore changer de couleur de palissade et veut se faire agrandir la poitrine. Mais je doute que ce genre d'information t'intéresse vraiment. En vérité, j'avais une idée en tête mais j'aimerai avant te demander ton autorisation. J'aimerai... Faire un livre sur toi.. Du moins je ne te mentionnerai pas directement mais ton histoire inspirera fortement l'intrigue du livre.

Je posa toujours mon regard sur elle. J'espérais qu'Eva accepte ma proposition.

◈ Je ne t'abandonnerai pas
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J’étais en prison depuis quelques semaines seulement et il faut dire que mon arrivée dans ce monde si obscure ne s’est pas passé sans encombre. J’étais pas mal populaire pour de diverses raisons, aussi bien qui faisaient de moi quelqu’un de respectable quant à d’autres qu’on me détesta. Il y en avait beaucoup où j’avais pu reconnaître, des gens de quartier que j’avais déjà rencontré et ils me connaissent de par ma réputation donc forcément, j’avais déjà des alliées. Par contre, d’autres, savaient que j’étais la sœur d’une flic et ça, ça jouait moins en ma faveur.

Je suis arrivée plus d’une fois à l’infirmerie après avoir reçu des coups, mais sans vouloir me venter… Je finissais toujours en meilleure état que mes adversaire, aussi affreux que cela puisse être je me disais que c’était peut-être ma place ici, j’agissais comme elles et j’avais su m’imposer, m’intégrer. Maintenant on me respecter, du moins, on ne venait plus me faire chier et même si j’étais assez solitaire dans mon caractère et également dans la cour, si y avait des emmerdes je savais que je pouvais compter sur d’autres alors que je leur parlais à peine.

J’étais à l’heure actuelle au parloir avec mon ancien professeur, cela me faisait bien bizarre de le voir ici, je veux dire, ce n’est pas souvent qu’un professeur va rendre visite à une ancienne élève en prison. Je me mis un peu à rire suite à sa réflexion « Je me disais exactement le contraire » Souris-je sombrement « Et puis qu’importe, je pense que tu dois être le seul à le pensé de toute façon, surtout tes collègues » Répliquais-je avec un sourire toujours aussi sombre. Arthur avait été le seul professeur à faire attention à moi et ne pas me juger dès le premier regard comme le faisait les autres.

Je lui demandai alors des nouvelles du monde dehors et je me mis à sourire « En effet, j’en ai un peu rien à foutre, je m’en bas littéralement les couilles » Répliquais-je alors tout en pensant à ce qu’il venait de me raconter. Il est vrai que je me dis que j’aimerais bien, moi aussi, avoir les mêmes petites vies de merdes et barbantes qu’eux. Au moins, ils étaient à l’extérieur et ils pouvaient faire ce qu’ils voulaient, ils n’étaient pas coincée dans cette jungle à prisonnière. Après, je n’avais pas non plus à me plaindre, certaines jeunes filles vivent un véritable enfer et se font violée par d’autre prisonnières.

Mais je fus alors surprise quand il se mit à évoquer un livre « Pardon ? » Répliquais-je alors doucement toujours sur le cul de ce qu’il venait de dire « Explique-toi, je t’en prie » Repris-je alors complètement sur le cul de ce que je venais de dire. Je ne m’attendais pas du tout à ce genre de proposition, je veux dire, je ne voyais pas en quoi ma vie pouvait être intéressante surtout entre les murs de cette prison. J’étais curieuse qu’ils m’en disent d’avantage.

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Je l'écouta alors parler et contester mon point de vue sur la vie en cellule. Elle était la mieux placée pour parler de ce genre d'endroit, d'ambiance, vu qu'elle le vivait depuis quelques semaines déjà. Je devais avouer que ce n'était pas commun un professeur au parloir pour une ancienne élève. Mais pour moi cela dépassait le stade Professeur/élève. Pour moi Everest Lawson était une jeune femme qui avait besoin de soutien dans sa vie, soutien qu'elle n'avait pas forcément eu avec les autres et encore moins par le corps enseignant.

Le seul qui semble voir clair j'ai l'impression. Et ce genre de choses est plutôt triste...

Si seulement les gens faisaient l'effort de la voir comme je la voyais, ils comprendraient qu'elle est plus qu'une simple fille rebelle.

Je remarqua aussi que ma proposition l'avait assez surpris ce qui se comprenait. Ce que tout le monde pouvait comprendre. J'avais parfois des idées étranges comme celles que j'avais soumis à Eva.

Oh ne crois pas qu'aucunes histoires n'est pas digne d'intérêt. Je ne cherche pas à tirer profit de ton histoire soit en certaine mais je pense que cela intéresserait de savoir comment se passe la vie en prison, surtout si le point de vue vient d'une femme. Personnellement je trouve ça très intéressant. Et puis... Je dois t'avouer que ce genre de récit pourrait peut-être t'aider à sortir d'ici.

Payer sa caution? Faire changer d'avis les gens sur son compte? Je ne savais pas où cela me mènerait mais je voulais le faire pour l'aider.

◈ Je ne t'abandonnerai pas
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J’avais mon ancien professeur en face de moi et je ne savais pas comment réagir, cela faisait plusieurs semaines que j’étais en prison et je n’aurais jamais cru voir un de mes professeurs me voir. C’était une vaste blague, telle une pièce de théâtre digne de ce vieux dinosaure de Shakespeare. Bien sûr, je ne cachais pas ma surprise de le voir et d’ailleurs je lui fis remarquer. Bien sûr, il avait toujours été un des rares à croire en moi et au final, un des rares à croire que je n’étais pas si mauvaise que je voulais le montrer… Les autres putois m’avaient déjà saqué dès le premier jour, comme beaucoup dans cette ville à vrai dire.

Bien entendu, cela me faisait plaisir, mais je ne voulais pas qu’on me rende visite, je savais que j’allais restée enfermé toute ma vie et plus vite les gens m’abandonnerons et mieux je me porterais. Que j’oublie ma vie, mon ancienne vie comme on oublie le fromage dans le frigo… Au final, quand on ouvre le frigo, ça nous fait plus des hauts de cœurs qu’autre chose. Je levai les yeux en l’air quand je l’entendis parler. Je levai la main pour le couper « Y a pas à être triste, c’est comme ça, point barre et franchement, maintenant je m’en bas la race des personnes qui sont dans mon camp ou non » Répliquais-je en haussant les épaules « Maintenant ça va rien changer donc basta, c’est comme ça, c’est la vie, point barre » Finis-je donc de manière autoritaire.

Il était temps que tout le monde ouvre les yeux et il est évident que ma vie était terminée, je l’avais acceptée, il était temps que les autres l’acceptent également. Mais Arthur Connor était un homme qui m’avait toujours prise au dépourvue et malgré tout ce qu’il pouvait faire, je me rendis compte qu’encore aujourd’hui, alors que j’avais vécus tellement de chose, que j’avais vécus les pires choses…. Il me restait encore une énigme et il arrivait encore à me surprendre. Comme en cet instant alors qu’il me parla, qu’il me fit cette proposition.

Bien entendu, je ne m’attendais pas à ce que je sois le sujet de son nouveau bouquin. Je n’avais rien d’intéressant et ma vie était toute sauf passionnante pour le coup, y avait largement de meilleurs sujets que moi. D’ailleurs, je ne tardai pas à lui faire comprendre ma façon de penser « Si tu veux écrire une histoire glauque, tu seras servie, la vie là-bas pourrait vraiment donner des cauchemars à n’importe qui » Répliquais-je avec une grimace « Tu veux écrire cette histoire avec Marie ou juste dans la prison ? » Demandais-je en fronçant les sourcils.

Je ne voyais pas trop ce qu’il voulait raconter et je n’étais pas sûre d’être la bonne fille à qui le demander enfaîte, je ne parlai que très peu de moi, à l’extérieur c’était Keira qui parlait et à l’intérieur c’était Cassie, ma co-détenue. Et ça m’allait comme cela à vrai dire. Je n’étais pas du genre loquace comme fille, tout le monde le savait.

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Sa réaction ne m'étonnait qu'à moitié. Elle a toujours été du genre à ne pas tant s'en faire du cas des autres et de son cas en particulier. Je devinais qu'elle voulait rester isoler et qu'ici son voeu serait exaucé. Sauf qu'elle ne se rendait pas compte qu'elle a tout de même des gens qui tienne à elle en dehors de cette prison. Je faisais parti de ses dits personnes, bien sûr j'étais conscient que la plupart des habitants de cette ville ne la voyait pas comme une bonne personne mais j'avais envie, avec les moyens du bord, d'au moins essayer de changer un peu leur vision sur cette jeune fille. Cela m'exaspérait de voir des gens comme elle, à qui on ne donne pas leur chance, se retrouver dans ce genre de situation. C’était un gâchis certain.

De plus j'étais persuadé qu'elle n'était pas la véritable responsable pour ce qu'il s'est passé pour la jeune Marie Clinton. Mais ma voix seule ne servirait à rien et la justice n'était pas du genre à revenir aussi facilement sur ses décisions, ce qui rendait mon travail encore un peu plus complexe à réaliser.

Je ne voulais pas m'énerver contre elle inutilement donc je ne rétorquais pas à ses mots et me contenta de la regarder en croisant les bras. Mais il ne fallait pas qu'elle s'attende à que je reste à l'extérieur sans rien tenter pour la sauver et la sortir de ce trou. Oh non c'était mal me connaître pour sûr.
Par la suite elle me demanda ce que je comptais mettre dans mon livre.

Je veux écrire sur toi. Sur Everest Lawson, l'être humain, la jeune femme que tout le mode accuse de choses horribles, que tout le monde juge sans connaître un temps soit peu la vérité derrière sa vie. La fille qui a fait des choix que tant de personnes auraient pu faire qu'ils soient de bons choix ou de mauvais choix. Pas celle qu'ils prétendent avoir enfermé pour se protéger. Je sais pertinemment où trouver mes informations je ne suis pas un de ses crétins qui va demander à n'importe quel policier ou encore aux journalistes des intox sur toi.

Je la regarda avec insistance et plaqua doucement mes mains sur mes genoux en inspirant un grand coup. J'étais déterminé à l'écrire ce bouquin.

Saches que je ne te lâcherais pas. Même si tu as envie de m'arracher la tête ou encore de me faire fuir, je ne lâcherai pas mes pensées à ton propos. Contrairement aux autres j'ai appris à te connaître.

Je ne t'abandonnerai pas

I Don’t Wanna Live Forever

JBien sûr, je le connaissais par cœur Arthur, du moins, je pouvais reconnaître certaines de ses humeurs grâce à son faciès et les émotions qui dégageait. Je le savais très bien pour avoir été son élève pendant des années, le visage que je connaissais le plus de lui c’était l’agacement, il fallait croire que j’avais dû l’agacer énormément à l’école. Mais ça, ce n’était un secret pour personne, aucun professeurs me supportaient. C’était Arthur le seul professeur à me considérer comme une élève lambda et non une gosse des quartiers chaud.

On dit merci beaucoup aux préjugés, aux clichés et aussi au manque d’ouverture d’esprit. Dès le début j’avais été catalogué, comme partout d’ailleurs. Il y avait seulement Arthur qui avait pris la peine avec moi et qui du coup, s’était adaptée à moi et du coup à mes soucis, mes disponibilités pour me faire cours. Il trouvait que j’étais intelligente et que j’avais tellement de potentiel, je savais que si je n’avais pas eu tant de choses à gérer, tant de soucis, j’aurais pu avoir un bel avenir à présent et peut-être même aller à la fac.

Mais bon, on le sait tous que la vie n’est qu’une chienne. Et au vue de mes propos et de la façon de comment je percevais ma nouvelle situation, il était contrarié que je puisse, baisser les bras et que je veuille que tout le monde de l’extérieur m’oublie et qu’ils fassent leur vie sans moi. Je ne disais rien, cela ne servait de polémiquer dessus, j’étais têtue dans mon genre et il le savait, je pense par ailleurs que c’est une raison pour laquelle il changea de sujet.

Bien entendu, j’étais surprise de sa proposition, je n’étais pas tellement certaine de comprendre ses intentions, c’est donc pour cela que je lui demandais ce qu’il entendait par ça. Bien sûr quand il m’expliqua amplement son idée, j’étais un peu sur le cul « Personne ne lira ce genre de chose et les gens s’en foutent de savoir si je suis coupable ou innocente » Répliquais-je en haussant les épaules « Mais je peux te donner des noms de personnes que tu pourrais parler, qu’ils te renseignent comme ma meilleure amie Keira Murphy, elle a été ma colocataire pendant des années » Répliquais-je donc.

Je n’étais pas une froussarde, je n’étais pas du genre à fuir, juste pour des cas comme celui-ci, je n’étais pas du genre à parler de moi, à me laisser découvrir et dire ce que je peux ressentir ou autre, j’étais bien trop renfermée et cela tout le monde le savait. Et je pense qu’au final, s’il voulait vraiment écrire sur moi, Keira était la meilleure personne, elle savait tout, même les histoires avec ma mère, Coleen lui avait déjà dit, le sujet a été très vite clos quand je m’étais énervée ne voulant pas que ça se sache, mais Keira aimait parler, du coup, cette tâche lui irait à merveille. Les seuls soucis, c’est qu’elle ne savait rien de cette histoire avec Marie, et la profondeur du problème, il y avait juste Liam et Victoria qui sont au courant des sombres affaires dont lesquelles j’avais été accusée.

Eva - Arthur

Je ne t'abandonnerai pas.

Ma décision était prise, peut importe ce qu'Eva pouvait me dire, j'allais le faire ce bouquin. J'allais voir les personnes. La jeune femme se méprenait. Les goûts des gens en matière de lecture étaient souvent pleins de surprises. Pour preuve les best-sellers vendues pour qui je n'ai pas forcément franchement une grande envie de les acheter ou du moins d'y jeter un oeil. Et puis je pensais sincèrement que ce n'était pas qu'une histoire de démontrer qu'elle était innocente mais je n'étais pas idiot et n'allais pas cité directement Eva ou d'autres personnes de son entourage. J'avais déjà prévu d'autres noms et d'autres choses pour adapter quelques détails de ci, de là .

Eva me déclara alors le nom de Keira, son ancienne colocataire et meilleure amie. J'allais aussi sûrement demander quelques informations à ses soeurs et en particulier à Victoria, qui devait sûrement avoir des choses à raconter sur l'affaire Marie Clinton. Je n'étais pas idiot et je savais que ce livre ne se ferait pas en dix jours, non cela prendrait bien plus de temps que l'on pouvait se l'imaginer. Cependant il fallait que je saches si j'aurai alors affaire à toutes les vraies informations ou si je devrais faire attention à mes sources. Je ne voulais pas non plus prendre trop de temps.

Bien j'irai la voir alors...

Je porta encore une fois mon regard sur le visage de mon ancienne élève. Je n'arrivais plus à autant déchiffrer ses émotions derrière ses mouvements du visage. J'aurai tellement voulu avoir eu même un infime impact pour qu'elle ne se retrouve pas dans cette prison.
Par la suite je regarda l'heure. Ma permission de la voir allait bientôt se terminer. J'arrangea ma veste et tenta un petit sourire bien que dur dû à notre discussion et à la réalité qui ne faisait que revenir à mes yeux.

Je reviendrai te voir bientôt. Même si tu n'as pas envie de me voir ou même de me parler je viendrais. Et même si tu ne me crois pas saches que je ne t'abandonnerai pas.

Je ne t'abandonnerai pas

I Don’t Wanna Live Forever

J’avais beaucoup de défauts, c’est un fait. Mais s’il y a bien une chose qu’on ne pouvait pas nier c’est que j’avais toujours était entière, je ne m’étais jamais caché derrière des faux-semblants, je ne m’étais jamais fait passer pour ce que je n’étais pas. Et même si à l’heure actuelle, j’en étais rendue là et bien, j’assumais, car j’étais une personne vraie. Mes principes, mes valeurs, je savais faire la part des choses, je connaissais mes priorités, je suivais le sens de ma morale, ce n’était peut-être pas le sens à suivre, mais j’étais honnête avec moi-même.

Et cela, Arthur le savait tout comme il savait que je n’étais pas du genre à parler de moi, de ma vie et j’en passe encore. Je lui indiquai le prénom de ma meilleure amie, s’il voulait en savoir davantage sur moi, sur ma vie… Elle était la meilleure personne pour y répondre, au final, elle me connaissait mieux que n’importe qui, si cela se trouve, peut-être mieux que moi-même. Bien que cela, je pouvais en douter, je lui montrai tellement peu de ma personne, autant, je la connaissais, je ne savais pas si elle pouvait affirmer la même chose de son côté.

J’étais bien trop secrète, mais c’était comme cela qu’on me prenait et si les gens voulaient plus, c’était leur problème. Pas le mien. Je faisais mon maximum déjà. Mais à quoi ça servait maintenant ? Les gens n’avaient qu’une seule chose à faire, m’oublier et continuer leur vie. J’allais passer le restant de ma vie dans cette cage et je ne savais même pas si demain, je serais encore en vie ou bien si je me ferais poignarder durant la nuit ou je ne sais où encore. D’un certain côté, ça ferait des vacances à tout le monde pour le coup.

Arthur affirma qu’il irait voir Keira et je fis juste un hochement de la tête, sans rien dire d’avantage tandis que je voyais qu’il s’apprêta à partir. Et je levai les yeux quand il me sortit ses phrases « ça sert à rien Arthur » Répliquais-je donc « Je n’apporte rien de bon aux autres, il est temps que tu ouvres les yeux, tes collègues avaient raison » Répliquais-je donc d’un ton ferme. Je ne lui laissai pas le temps de dire quelques choses d’autre que je faisais signe aux gardiens que j’en avais fini et qu’il était temps que je rentre dans ma cellule.

Bien entendu, dans la seconde, elles arrivèrent et elle me prit par le bras tandis qu’elle me tira à l’extérieur. Je jetai des coups d’œil derrière mon épaule. Il était toujours là, assis, à me regarder avec tristesse et dans le fond de mon cœur, j’espérai sincèrement qu’il oublie mon nom, qu’il oublie mon visage et que je disparaisse à ses yeux, dans son cœur et ceux de tous. J’étais décidément la seule à prendre conscience de la situation, à réaliser que ma vie s’était terminée et que j’étais déjà un pied dans la tombe.

SUJET CLOS.

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