+ Le contexte.

« Tu ne peux plus fuir, cette fois tu vas devoir rester et écouter ce que j’ai à te dire : je t’aime. Je t’aime à un tel point que ça me dévore... Je t’aime tellement, et je sais que tu m’aimes aussi. Je t’en prie, dis-moi que tu m’aimes... Dis-moi que tout ce qu’on s’est affligé, tous ces mensonges, toutes ces trahisons, toutes ces disputes avaient une raison d’être. Dis-moi que ce n’était pas pour rien... »

Je me tiens là, devant lui, le cœur battant à tout rompre. Le cœur pompant si vite que j’ai peur qu’il ne finisse par sortir de ma poitrine, le cœur battant si fort que j’ai peur qu’il ne l’entende. Je me tiens devant lui, le cœur au bord des lèvres, les joues rouges, les yeux brillants et suppliants. Oui c’est cela, c’est un réel supplice et plus rien ne semble avoir d’importance autour de moi. Il est là, je suis là et j’ai l’impression que l’on peut entendre nos cœurs battre à l’unisson dans la pièce. J’attends qu’il réagisse, qu’il me réponde. J’attends qu’il m’aime enfin. Chaque minute semble durer des heures. Plus les secondes passent et plus mon cœur est meurtri, mon estomac se noue et j’ai peur que mes jambes ne me lâchent.

L’endroit est paradisiaque, nous sommes dans sa maison au bord de la mer et le somptueux coucher de soleil donne un arrière-plan presque irréel à la scène. C’est probablement un peu cliché, comme dans ces films ou ces séries où les héros finissent par s’avouer leur amour respectif et s’embrasser amoureusement sur un fond de rêve. Mais quand on vit en Californie et qu’on habite ce genre de ville qu’est San Francisco, cette agréable station balnéaire, ce quartier chic pas si loin de Los Angeles, ce paysage féérique devient presque banal.

Finalement, il ouvre la bouche et je retiens mon souffle. J’ai peur de sa réponse, je tremble. Il prend sa respiration et je me sens comme aspirée vers lui, comme si le monde disparaissait autour de moi.

Je me réveille et écarte le bras, ma main ne rencontre qu’un drap de satin frais. La place est vide et froide. Je m’assoie et tente de contrôler ma respiration, pas de panique, tout va bien. Je passe une main dans mes cheveux et détaille la pièce à la recherche de sa présence. Et puis je finis par me lever et enfiler une robe de chambre en soie blanche avant de quitter la pièce. Il est là, devant la fenêtre, le regard perdu au loin et les mains croisées dans son dos. Les reflets de la lune sur les vagues éclairent son visage et lui donne un air angélique.

Soudain, une sensation de déjà-vu s’empare de moi, mais je la chasse rapidement et m’approche de lui doucement. Une fois à sa hauteur, je pose une main tremblante sur son bras afin qu’il me regarde. Je le regarde et ressens ce besoin presque viscérale de savoir s’il m’aime lui aussi, de savoir si ce que je ressens est réciproque. J’ouvre la bouche mais aucun son n’en sort, et puis.

« Après tout ... Je suis juste une fille, debout devant un garçon, lui demandant de l'aimer. »