She's got a bad reputation.

Juste parce que j'avais été charger de m'occuper d'Eva pendant son séjour à la prison son avocat m'avait demander si je pouvais témoigné en sa faveur, je n'étais pas contre, mais voilà, j'étais arrivée genre deux semaines avant son procès donc je n'étais pas la mieux placer pour parler en sa faveur. Puis de toute façon avant le recul mon chef me lavait interdit, vu que j'étais la pour escorter Eva et rien de plus du coup j'étais de ses flics qui était près des portes au cas où qu'il y aurait évasion ou autre. Mentalement je soutenais Eva car je ne la sentais pas capable de tout cela et avec le temps j'avais appris à la connaître et elle était loin du monstre que la famille Clinton disait. Je restais donc droite et dans mon coin, pour éviter qu'on me remarque de trop, de toute façon je détestait cela de me faire remarquée, enfin du moins devant un grand public car au vu de ma situation personnelle et sentimentale, je me faisais très facilement remarquée, les gens ne pouvaient pas comprendre ses couples à plusieurs et c'était mon cas, dans ma vie j'avais deux hommes et en plus de cela j'étais une femme militaire, chose pas très logique si on suit les classiques. En tout cas j'espérais vraiment pour Eva que tout ceci s'arrangerait car elle ne méritais pas la peine de mort que réclamait les Clinton. Au pire des cas une petites peines de prisons mais pas le pire des scénarios. Mais quand on a de l'argent on arrive à obtenir tout ce qu'on veut.

Le procès avait enfin commencé malgré les retardataires et la première personne qui était appelée à la barre était l’agent qui s’était en dernier lieu chargé de l’enquête. Ce n’est pas que j’en avais déjà marre qu’on parle de moi à la troisième personne alors que j’étais là et que je ne pouvais pas ouvrir la bouche comme je le voulais, non, j’avais pris l’habitude maintenant d’être le sujet de conversation sans pour autant avoir le droit d’intervenir quand bien même si les dires sont exactes ou non. Non j’en avais juste marre qu’on en discute alors que je savais déjà le final, comme la plupart des personnes d’ailleurs, comme les Clinton également.

Nous savons tous qu’ils avaient gagnés, ils s’étaient arrangés pour que ce soit le cas, je n’étais pas dupe. Je pense que même les personnes aussi le savaient, ils n’étaient pas bêtes, ils étaient peut-être un peu trop naïfs ou alors, ils espéraient peut-être un peu trop. Ce n’était pas un défaut et cela faisait tout de même plaisir de voir qu’on se battait encore pour moi, mais il est vrai que je ne préférais pas… Pas pour moi, mais pour eux. Je savais quelle souffrance ils allaient avoir, cette frustration, cette colère, cette déception aussi, cette injustice qu’ils vont ressentir au fond d’eux, cela m’embêtai un peu qu’ils se mettent dans des états comme cela à cause de moi.

Surtout si en plus je ne l’avais pas demandée, si je ne l’avais pas voulue. C’était d’ailleurs une des raisons que je voulais repousser tout le monde dans ma vie depuis que j’étais en prison, pourquoi je m’étais tant battue pour qu’on me déteste, qu’on m’oublie et je ne comprenais pas pourquoi ces personnes continuaient encore à se battre pour moi, à être là pour moi. Car au final, que leur apportais-je au final ? Juste le chaos, la souffrance, la colère et la haine. C’est ainsi que je me mis à réaliser, ils ne faisaient pas cela pour moi, ils faisaient ça pour eux, juste pour un acquis de conscience, juste pour se dire qu’au moins ils étaient était présent jusqu’au bout et pour ne rien se reprocher au final.

Cette pensée me réconforta, bien que cela m’agaçait cette hypocrisie totale, au moins je savais qu’ils n’attendaient pas non plus une victoire et qu’ils ne seraient ni chagriné d’avoir perdue, ni même de ma mort. Au final, c’était mieux ainsi. Pour eux, mais aussi pour moi. J’étais déjà prête à mourir, mais cette certitude en moi qui s’était encré en une fraction de seconde à la minute où j’avais réalisée dans mon esprit et dans mon cœur, j’étais prête à quitter ce monde d’hypocrite et de ne plus vivre parmi eux, j’étais bien trop honnête envers moi-même pour ne pas me voiler la face ou autre, j’étais bien ravie d’avoir ouvert les yeux sur les personnes qui m’entouraient.

Aussi bien que je n’entendis que vaguement la continuité des questions que l’avocat des Clinton posaient à Clément, je savais que ce serait bientôt à mon avocat de lui poser des questions et ainsi avec quelques personnes, en soit, c’était un procès rapide et c’était tant mieux. Je regardai évasement la pièce, j’étais comme déconnectée comme si cela ne me concernait pas et comme si ce n’était pas intéressant. Comme les exposés des autres à l’école, c’était intéressant une fois que c’était terminé, ni avant, ni pendant, juste après.

C'était pas un procès comme les autres, c'était celui d'Eva. Il fut un temps, vous étiez très proches, comme des meilleurs amis. Tu ne l'avais pas vue depuis un bon bout de temps, des mois? Des années? Mais quelque chose te poussa à te rendre au lieu de son jugement, dans ce tribunal austère de la capitale anglaise. Quand tu rentras toi aussi entre ces quatre murs de briques, tu le fis discrètement en fermant bien vite la porte derrière toi afin de bien conserver la chaleur à l'intérieur. Il y avait apparemment pas mal de monde qui était venu pour la soutenir. Bien vite, tu repéras une place dans un coin, tout dans le fond, que tu allais donc occuper au cours de l'audience. De l'ombre dans laquelle tu te trouvais tes yeux d'un bleu perçant se dirigèrent avec attention sur son visage mis sous le feu des projecteurs. Elle semblait... extérieure à elle-même, déconnectée. Et pourtant, ce jour-là, elle risquait de tout perdre. Elle devrait être en colère? Triste? Non? Dans ta tête, tu as prié pour son âme. Noël approchait, tu espérais peut-être un miracle. En bon croyant tu as joint tes mains l'une à l'autre. " Seigneur Jésus, aidez-là à traverser cette épreuve. Accueillez son âme au Royaume des cieux et ne l'emmenez pas en Enfer même si elle peut le mériter. " tu murmura en regardant le plafond, tu fis alors très soigneusement le signe de croix, respectueux des rites. Il était sûr que tu allais pleurer cette jeune femme partit trop tôt. Tu étais émotif alors tu as sorti un mouchoir de ton veston et tu as commencé à pleurer à chaude larmes comme une petite grand-mère.

Voilà. C’était le moment fatidique. Il est clair que l’interrogatoire de mon avocat bien qu’un peu, n’avait pas si durer que cela et en plus, comme je le savais depuis quelques jours maintenant…. Il n’y avait rien de très concret dans son dossier et encore moins de choses en ma faveur. Après un long moment de délibération tous les jurys revenaient dans la pièce. J’avais attendue tranquillement, attendant enfin le verdict et que toute cette histoire en finit pour de bon.

Entrant dans la pièce, et en s’asseyant. Le président du jury annonça alors au fur et à mesures les votes choisis pour donner le résultat. C’était tout de suite vu, pendant tout le long du procès les Clinton ont fait leur malheureux et ont joués avec les émotions et la sensibilité des jurys, bien que même sans cela le résultat était évident. Et pour ne pas changer, j’avais eu raison depuis le départ et quand l’annonce de ma condamnation à mort fût enfin donnée, je me mis à sourire.

J’étais en quelque sorte soulagée, au moins, mes 23 ans d’existence, de galère et de merdes allaient se stopper dans quelques jours et ce n’était pas plus mal. Puis, j’étais ravie de me rendre compte que je ne m’étais pas fait de faux espoirs, que j’avais vraiment acceptés. Je n’étais pas triste, je n’étais pas dégoûtée ou autre. A vrai dire, je le prenais bien, je le prenais de manière sereine. Après tout, quand on a de l’argent on a du pouvoir, et quand on avait du pouvoir, on avait tout ce qu’on voulait. Et ça, je l’avais tout de suite compris.

Mais quand même pour le coup, une part de moi espérait vraiment que Marie soit morte, histoire de dire que la justice soit bien faîte et qu’on me tue pas alors qu’elle est en train de bronzer sur les plages des caraïbes sirotant un cocktail et ayant un tas de coke sur elle. J’aurais vraiment la haine je pense que cette pétasse puisse vivre la belle vie alors que moi je la perdais. Car après tout, elle avait plus ou moins cherchés et voulus ce qui lui était arrivé. Si on peut dire.

Je me levai donc une fois la sentence annoncée. J’entendis des gens m’appelaient et parmi tout le brouhaha, je ne pouvais distinguer les voix et je n’avais pas jeté un regard en direction des appels, je me contentais de garder la tête haute, toujours le visage inexpressif si ce n’est un petit sourire en coin qui trahissait. Mais c’est tout. Puis en une fraction de seconde, je sortis de la pièce et me retrouvait dans le fourgon de la police en direction de la prison. J’allais être une vraie célébrité même là-bas. Ça c’était clair.