Le marathon des films romantiques du vendredi soir (Lucy)

Le vendredi soir. J’aime les vendredis. Ça veut dire que le week-end est là, enfin, et que je peux trainer au lit. Que je peux rester en pyjama et lambiner dans mon canapé. Et justement, c’est ce que je fais, dans une tenue de circonstance : un vieux bas de pyjama qui appartenait à mon père, un sweat-shirt I Love New-York, que ma frangine m’a donné il y quelques années, dans un élan de gentillesse ; ce qui ne lui arrive pas souvent il faut bien le dire ; des grosses chaussettes d’hiver, avec un trou au niveau du gros orteil gauche, les cheveux noués au-dessus de ma tête dans un chignon grossier. La célibataire, dans toute sa splendeur. Mais franchement, je m’en moque. Je suis toute seule chez moi, je n’ai personne à qui plaire et vu comment s’est terminé ma seule histoire d’amour, je ne suis pas pressée de remettre ça un jour. N’oublions pas la couverture en polaire, mon oreiller ; un indispensable celui-là ; et le pot de glace à la vanille. Je me suis branchée devant un film romantique, mes préférés et je pleure toutes les larmes de mon corps quand le Prince Charmant du film ; un Bad boy brisé par la vie et surtout par l’amour ; comprends enfin qu’il est amoureux. Ça a toujours son petit effet sur moi. Sincèrement, je comprends pas pourquoi je regarde ce genre de trucs, vu que dans la vie, ça n’existe pas ces choses-là. Je renifle. Et au moment où il s’apprête à embrasser la fille, la sonnette de mon appartement se met à sonner. Merde ! Je songe. Ce n’est pas vraiment pas le bon moment là … Je tends l’oreille, comme si j’espérais deviner qui se cachait derrière la porte, mais la sonnette retentis à nouveau, m’obligeant à me lever. Je traine les pieds jusqu’à la porte ; après avoir pris soin de mettre le film en pause pour ne pas en perdre une miette ; et j’ouvre la porte. C’est Lucy, ma meilleure amie. Je retrouve ma bonne humeur. Il faut bien le dire, si ça avait été ma sœur, j’aurais tiré la tronche. Mais Lucy est la seule à avoir le droit de me déranger pendant mon marathon films romantiques du vendredi soir. « Entre ! » lui dis-je, avec un sourire. « Tu vas bien ? » je lui demande. J’ai bien conscience d’avoir les yeux rouges, mais elle me connait depuis le temps et je suis presque certaine qu’elle a parfaitement compris le pourquoi de mes yeux remplis de larmes.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

J’avais passé une semaine assez longue et difficile moralement, en ce temps d’hiver, il y avait tellement de blessé, tellement de carnage et tellement de gens qui souffraient, qui avaient mal et on se sentait tellement impuissant dans leur douleur. J’avais eu un cas difficile cette semaine, qui avait mes émotions à rude épreuve pourtant j’avais dû rester forte toute cette semaine, sauf que là, je n’en avais plus envie, je n’avais plus à me forcer à être forte.

Bien entendu, cela ne voulait pas dire que j’avais faire preuve de faiblesse et que j’allais pleurer comme un bébé, bien sûr que non, ce n’était pas tellement mon genre même si je pleurais parfois, ce n’était pas un souci, c’était humain. Mais je n’avais envie que d’une seule chose, être bien. Il n’y avait pas d’endroit, de destination précise à vrai dire… Le bonheur n’est pas de se retrouver dans tel endroit, le bonheur c’est tout simplement de se retrouver auprès de telle personne.

Et j’avais la chance d’avoir cette personne, de l’avoir dans ma vie. C’était ma personne, c’était ma meilleure amie et cela depuis le lycée. J’avais toujours pu compter sur elle comme elle a toujours pu compter sur moi et cela ne changera jamais. C’est donc pour cela, que la première personne que j’allais voir de mon week-end c’est Lacey. Je ne fis pas attention de me mettre en grande beauté, a vrai dire, je ne faisais pas souvent attention d’être sur mon trente-et-un d’ordinaire, mais là juste avec Lacey, j’étais plus naturelle que jamais.

J’allais donc chez elle et je la vis les yeux rouges, la demoiselle avait pleuré. Mais je n’étais pas inquiète, nous étions vendredi donc c’était tout à fait normal pour elle de pleurer tous les vendredis en pyjama avec un pot de glace. Cela me faisait sourire. Les habitudes, les traditions de ma meilleure amie me faisait toujours rire « Tu es rendu à combien de film d’amour depuis aujourd’hui ? » Lui demandais-je en lui faisant un clin d’œil puis lui plaquer un bisou sur la joue en guise de bonjour avant d’entrer dans son appartement « Je vais bien et toi, pas trop secoué dans ton petit cœur ? » Répondis-je en rigolant.

Ma meilleure amie était une romantique, elle était à la recherche du grand amour et elle le méritait d’ailleurs. Nous étions pas mal différentes voir totalement le contraire parfois, souvent même… Mais d’un côté, cela nous a rapproché, nous étions l’autre moitié, nous nous complétons à merveilles. Là où elle était fan de films d’amour, je l’étais de film d’horreur. Comme quoi, on n’avait pas les mêmes goûts et pourtant je l’aimais comme ma propre sœur à vraie dire.

Dans l’ensemble, mes semaines se ressemblaient toutes depuis que j’avais terminé mes études. Je parcourais la ville d’un bout à l’autre pour trouver un emploi, ce qui n’était pas chose aisée. Mais j’avais décroché un entretien dans la maison d’édition que je convoitais, donc tout n’était pas perdu ; A cela près que je frère ainé de mon ex petit ami, celui qui m’avait conduit tout droit à l’hôpital était le big boss de cette boîte. Il m’avait reçu quelques jours plus tôt et depuis, j’attendais de savoir ce qu’il comptait faire. Il y avait vraiment peu de chance, une sur un million, qu’il me choisisse moi plutôt qu’une autre. Pour être franche, je ne savais pas ce que je voulais vraiment. D’un côté, c’était vraiment la seule maison à m’avoir reçue pour un entretien, ce qui n’est pas négligeable quand on sait combien c’est difficile, d’un autre, serais-je capable de travailler pour lui ? Steven ressemble tellement à Andrew. Physiquement, je veux dire. Il a les mêmes yeux, la même couleur de cheveux, des cheveux qui restent constamment en pétard, lui donnant l’air de s’être passé la main dedans alors que pas du tout. Leur seule différence et pas n’importe laquelle quand on y songe, c’est que Steven sourit, et pas Andrew. Et son sourire est incroyable, il illumine votre journée. Intérieurement, ce n’est pas le même homme. Il est tout ce qu’Andrew n’est pas, et c’est bien. Seulement voilà, quand je le regarde, je ne vois que celui qui m’a trahie et m’a poussée à vouloir en finir. Alors, je ne sais pas quoi faire. Enfin, déjà, il faudrait qu’il me choisisse moi, plutôt qu’une autre et ce n’est pas encore le cas. Je verrais donc bien ce qu’il en est le moment venu. En attendant, je profite de mon vendredi soir, comme je le fais toujours depuis l’adolescence, vautrée dans mon canapé, à regarder des films romantiques. Je suis toujours dans ma quête du grand-amour, j’ai beau savoir que ce je regarde à la télévision ou au cinéma, n’existe pas, je ne peux pas m’empêcher d’y croire et de me dire qu’un jour, mon tour viendra. Il n’empêche, même si je ne le montre pas, j’ai hâte de le trouvé, cet homme-là. Quand j’ouvris la porte, je découvris Lucy, ma meilleure amie, qui ne fus pas surprise devant mes yeux rouges. Il faut dire que quand on a les yeux clairs, comme moi, dès qu’on pleure, ils deviennent rouges. « Le premier ! Et il se termine ! » dis-je, en gloussant de mon rire de poule, quand elle me demanda à combien de films j’étais rendue. J’avais dû le voir deux ou trois fois celui-là, mais je ne m’en lassais pas. Je la fis entrée dans l’appartement et refermais la porte derrière elle, alors qu’elle me demandait comment j’allais. « Plutôt bien ! J’attends une réponse à un entretien que j’ai passé cette semaine ! » avouais-je alors. « Tu veux de la glace ? Je n’ai pas tout mangé ! » lui demandais-je, presque aussitôt.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

Cela me faisait plaisir de passé la soirée avec ma meilleure amie, sur celle en qui j’avais toujours pu compter dans pratiquement toutes mes heures sombres de ma vie. Bien entendu, j’avais gardée des secrets pour moi, comme tout le monde, des secrets bien trop inavouables pour le coup. Enfin bon du coup j’allais chez elle, je savais exactement ce qu’elle était en train de faire et je souriais d’avance m’imaginant l’allure qu’elle aurait quand je serais chez elle.

J’avais eu raison puisqu’elle était dans un état pas possible, elle était tellement mignonne et adorable dans le fond, ma meilleure amie était une crème, impossible de ne pas l’aimer « Oh et c’était quel film ? » Lui demandais-je avec un grand sourire, j’aimais beaucoup les films d’amour aussi bien que ma vie amoureuse était véritable catastrophe, ce genre de film me faisait vivre l’amour par procuration, je suppose ou alors me faire rêver ou bien alors me rappeler que j’avais loupé ma chance avec le seul homme que j’ai aimé.

J’entrais donc chez elle, prenant de ses nouvelles « Oh mais c’est super, raconte-moi tout, c’est dans quoi ? » Lui demandais-je en souriante. J’étais contente pour mon amie, elle en avait tellement bavé surtout à cause de son ex, quel enfoiré celui-là. Ce travail pourrait lui faire du bien, lui changer les idées et lui permettre de retrouver un nouvel équilibre et j’en étais plus qu’heureuse. J’avais hâte qu’elle me raconte tout, toutefois, je n’aimais pas trop le fait qu’elle soit si emballée, j’imaginai toujours le pire et je ne voulais pas qu’elle soit trop déçue si jamais elle n’avait pas le travail.

Je levai un sourcil face à ce changement de conversation soudain et surtout le sujet qu’elle avait choisi, j’étais également surprise « Toi ? Tu n’as pas mangé toute la glace ? » Fis-je alors suspicieuse. Je m’étais donc ma main sur son front « Tu n’es pas malade, ça va ? » Repris-je avant d’éclater de dire. Ma meilleure amie était une grosse gourmande et je la taquinais pas mal avec cela, mais bon, parfois je n’étais pas mieux dans son genre toutefois, je devais avouer que j’avais tendance à préférer le salé au sucré quand il s’agissait de nourriture.

Je lui pris donc son pot de glace et me dirigeai vers le salon, je savais qu’elle avait déjà tout installé digne d’une soirée cocooning « On est rendu à quel film du coup ? » Lui dis-je avec un clin d’œil, lui affirmant par la même occasion que j’allais faire la soirée marathon de film avec elle, je m’installais tranquillement sur le canapé, me débarrassant de mon manteau et en piochant la cuillère dans le pot de crème glacé pour en manger un peu, attendant que mon amie mette le film.

J’étais contente de voir Lucy, d’autant que sa visite n’était pas prévue et c’est ce que je préférais. Ma vie était parfois un peu trop planifiée, de ce fait, je m’emballais pour un rien et quand je tombais, la chute était rude. Je me faisais des films un peu trop vite. Au lycée, elle avait la seule de nous deux à se méfier d’Andrew Pace. Moi, je me voyais déjà mariée, mère de trois enfants, vivant dans un manoir anglais, bref, la totale. Comme dans les films que j’aimais regarder quoi. Sauf que la vie, n’a rien d’un film ou d’un conte de fée. La vie est parfois la pire des garces, là, je reste gentille. Je n’avais pas été épargnée, c’est comme si j’avais déjà tout vécu alors que j’étais encore très jeune. Trop jeune pour vivre certaine chose. Mon entrée dans la vie, ma naissance avait quand même été la pire des choses pour ma sœur tout de même. Heureusement, elle avait changé d’avis à mon sujet, elle tenait à moi, mais il avait fallu que j’essaye de me foutre en l’air pour qu’elle en prenne conscience. Je n’aurais jamais dû me résoudre à une telle extrémité. Lucy savait comment j’étais, une grande romantique, on ne se refait pas, un ? J’avais beau savoir que dans la vie, rien ne se passe comme à l’écran, il fallait que je regarde ce genre de film. Toujours. Et toujours, j’avais la même réaction, à me mettre à pleurer, une vraie guimauve. Ma meilleure amie me demanda bien vite quel film j’étais en train de visionner. « The lucky one ! », j’avais bien dû le voir une bonne dizaine de fois, mais j’avais toujours la même réaction. C’était beau. Et puis, Zac Efron ne gachait rien au spectacle, il faut bien le reconnaitre. J’évoquais ensuite rapidement mon entretien pour du travail, et Lucy voulu en savoir plus. « Dans l‘édition, tu sais bien. J’ai envoyé des CV dans une bonne centaine de bois, dans tout le pays, et je n’ai eu qu’une seule réponse. Une boîte de Londres, pour un poste de correctrice. Sauf que … Hum, le patron, c’est le frère d’Andrew, Steven ! Je suis resté sur le cul quand je l’ai vu, j’ai faillis me sauver en courant ! » D’ailleurs, je m’étais sauvée en courant, mais il m’avait rattrapé, il est différent de son frère. Ou alors, je me fais encore tout une histoire. Puis, je sautais du coq à l’âne en lui demandant si elle voulait de la glace, car je n’avais pas tout manger. Je glousse quand elle me passe une main sur le fond en me demandant si je ne suis pas malade. « Non ! J’en ai gardé pour le reste de la soirée ! Mais j’ai liquidé une tablette de chocolat ! » avouais-je. J’allais finir par me coucher en ayant mal au ventre, mais ça ne serait pas la première fois. Elle s’installa sur le canapé, en me demandant quelle était la suite du programme. Je lui tends la pile de DVD. « Tiens, choisi ! Je vais aux toilettes ! » lui dis-je, avant de me glisser dans la petite salle de bain de mon appartement.

Arrivée à Cape May : 13/12/2014

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du vendredi soir
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Je souriais en regardant ma meilleure amie « Je n’ai jamais vue ce film, je dois avouer » Répliquais-je alors faisant une petite grimace, je n’étais pas une fan inconditionnelle de film romantique après tout j’aimais toutes sortes de films et puis la plupart du temps, les films d’amour me faisait réalisé à quel point ma vie sentimentale était pas mal merdique. Mais bon, parfois ça fait aussi du bien de rêver à une vie d’amour comme ça, je soupçonnai parfaitement ma meilleure amie de vivre par procuration et je n’étais pas sûre que ce soit une très bonne idée.

A la force de regarder des films d’amour, j’avais un peu peur qu’elle commence à idéaliser l’amour et du coup, devenir au moins aussi exigeante que moi et je peux dire que ce n’est pas mince à faire, c’est sûr. M’enfin je lui souriais, c’était tout à fait mon genre d’être pessimiste, et tout à fait désagréable, mais bon… Elle me connaissait depuis le temps. J’entrai donc chez elle quand elle me raconta alors son peut-être futur travail. Là aussi, j’étais un peu plus sceptique et je me disais qu’il ne fallait pas qu’elle se donne trop de faux espoir après juste un seul entretient.

Puis, elle annonça le nom. Je la regardai « Bon au moins tout est clair, tu refuses le travail » Lui dis-je en haussant les épaules « Et je m’en fiche s’il a pu paraître gentil ou je ne sais quoi, je ne veux pas que tu aies affaire avec une autre personne de la famille Pace » Lui dis-je de manière catégorique « On sait très bien toutes les deux comment ça fini avec ce genre de personne » Lui dis-je en pique. Je voyais son visage décomposé et je m’en voulais instantanément « Ecoute, je suis désolé, c’est juste que je n’ai pas confiance et je ne veux pas qu’il t’arrive quelque chose » Soufflais-je alors en souriant.

Je savais que j’étais une vraie maman poule avec Lacey et cela depuis que nous étions au lycée. Bref, je préférais changer de sujet et pourquoi pas parler de glace pendant qu’on y étais, j’adorais manger, c’était une deuxième nature chez moi comme le fait de dormir. Je souriais à ce qu’elle disait, mais ne répondis pas. Je regardai la liste de dvd qu’elle avait et mon choix était tout de suite tracée « On va rester dans le thème et on va regarder le secret de Charlie » Lui dis-je avec un sourire « J’adore Zac Effron, j’y peux rien » Répliquais-je alors toute joyeuse.

Il est vrai que Lucy n’était pas friande de ce genre de film, elle n’était pas comme moi sur ce point, mais cela ne nous empêchait pas de bien nous entendre. Je savais au fond de moi, que je ne devrais pas me focaliser sur ce genre de film, qu’à trop en regarder, j’allais avoir des attentes, et que je tomberais de haut, mais je ne pense pas que je pourrais tomber sur pire qu’Andrew Pace. Lui, il faut bien le dire, il avait placé la barre haute. Très haute. Bien trop haute pour mes frêles guiboles. J’étais toute menue comme fille, toute gentille, pas étonnant qu’il en ait profité. Et depuis, on ne pas dire que ça c’était bousculé, je crois que j’étais un peu trop fermée. Malgré moi, j’avais encore peur de subir la même chose. Lucy m’avoua qu’elle ne connaissait pas le film que je venais de finir de regarder. J’aurais dû en regardé un autre tout compte fait. « Je peux te le prêté si tu veux ! » lui proposais-je, d’un air joyeux. J’indiquais ensuite à ma meilleure amie, que j’avais passé un entretien d’embauche un peu particulier ; et pour cause, l’employeur n’était autre que le frère ainé d’Andrew ; mais peut-être n’aurais-je pas du évoquer cette précision, car Lucy s’en offusqua aussitôt en me conseillant de refuser le travail. Il est vrai, que cette possibilité m’avait effleurée l’esprit, au début, lorsque je l’avais vu. Et puis, contente toute attente, l’entretien s’était bien passé et j’ai eu envie de ce poste. J’en ai toujours envie. Et le charmant sourire du patron n’y est pour rien. Quoique, peut-être un peu. Un petit chouia alors ! « Mais il n’est pas comme son frère ! » je proteste. Oui, je prends sa défense. Il ne peut pas être comme Andrew, je le sais. Je comprenais le point de vu de mon amie, moi non plus, je ne voulais pas revivre ce que j’avais vécu. J’avais assez souffert comme ça, mais ce n’est pas comme si ça se bousculait nouvelle proposition d’emploi. Steven avait été le seul, vraiment le seul à me recevoir. Je me cherchais peut-être des excuses, mais je ne voulais pas qu’il soit comme son frère, je voulais croire qu’il était quelqu’un de bien, un homme comme ceux que je vois dans mes films. Il en avait le physique en tout cas, parce qu’il n’avait rien à envier à Zac Efron. Bien au contraire. « De toute façon, on ne me choisira sans doute pas ! » dis-je, pour la rassurer. Je préférais gardé pour moi le fait que j’avais mes chances, vu que j’étais la seule candidate qui avait été reçue. Je ne voulais pas inquiéter mon amie. Mais je voulais ce travail, parce que malgré moi, malgré ma conscience qui me poussait à fuir en courant, j’avais envie de le revoir. Finalement, je lui proposais de choisir le prochain film, pendant que je faisais un petit tour aux toilettes. Lorsque je reviens, elle avait fait son choix, Le Secret de Charlie, un autre film avec Zac Efron. « Il faut bien avouer qu’il vaut le coup d’œil ! » dis-je, envieuse, tandis que je mettais le DVD dans le lecteur et venait reposer mes fesses sur le canapé, à côté de ma meilleure amie.

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Je n’avais pas réellement de style de film préféré si ce n’est les films basé sur des histoires historiques en particulier de l’époque victorienne ou bien littéraire tels que les adaptations des sœurs Brontë et bien même Jane Austin. J’avais une actrice où j’aimais particulièrement tous ses films qui n’était rien d’autre Keira Knightley dont j’étais un très grand fan, mais bon je savais que le plaisir de Lacey n’était rien d’autre que les films d’amour, elle adorait les regarder et d’ailleurs elle vivait même à travers eux j’avais l’impression.

Nous parlâmes du film qu’elle devait voir « Oui, à la limite à chaque fois je dis que je dois le voir et je ne le fais jamais puis bon, je n’ai pas énormément de temps libre » Répliquais-je en souriant « Mais faut que je me le mette en objectif » Rigolais-je alors en souriant. Je retrouvais cette petite âme d’enfant que j’avais avant quand j’étais avec Lacey et cela faisait du bien. Comme si tous les problèmes du monde n’existait pas et parfois ce n’était pas plus mal. Lacey était en quelque sorte ma petite fontaine de jouvence si on peut dire.

Nous changeâmes de sujet et nous parlions de son entretien d’embauche et à partir du moment où j’entendis le nom de famille de l’homme qui pouvait potentiellement l’embauchée je me braquais instantanément et je refusais catégoriquement que ma meilleure amie travaille pour lui. La dernière fois qu’elle s’était approchée d’un homme de cette famille, je l’avais retrouvé anéantie et j’avais dû la relever à la petite cuillère, elle avait mis du temps à s’en remettre et je ne voulais pas qu’elle souffre de nouveau et c’est pourquoi éviter ce genre de personne était la bonne chose à faire, la meilleure des solutions.

Je levai les yeux en l’air quand elle prit sa défense « Oui enfin la dernière fois tu avais aussi dit que tu ne risquais rien et qu’il ne te ferait jamais de mal » Répliquais-je alors les mains sur les hanches. Bien entendu, je n’étais pas sa mère, je n’avais pas à lui dire ce qu’elle devait faire ou non, mais je l’aimais bien trop pour qu’elle mette son cœur en danger une seconde fois « Et bien c’est qu’il serait un abruti fini car tu es merveilleuse » répliquais-je avec un sourire bienveillant. Je savais que ma meilleure amie était douée dans ce qu’elle entreprenait et qu’elle n’aurait aucun mal à trouver du travail.

Enfin bon, c’était mieux de parler de film car cette conversation avait un peu tendue l’ambiance et je n’aimais pas du tout cela, déjà que je n’étais pas à l’aise en général alors si c’était avec ma plus vieille amie, ma meilleure amie d’enfance encore moins c’est pour cela que je reportais mon attention devant le beau Zac Efron « J’aimerais tellement être cette fille quand même, qu’elle chanceuse » Répliquais-je en rigolant tout en m’installant sur le canapé.

Oui, j’aimais les films d’amour, sans doute parce que j’aspirais à ça moi aussi, bien que je ne voulais pas l’admettre. J’avais envie de vivre une belle histoire, mais ma maladresse, mon envie d’avoir quelque chose qui n’existe que dans les films, faisait que je n’arrivais pas à rencontrer quelqu’un de bien. Je n’avais eu qu’un seul homme dans ma vie, et il m’avait trahi. Je savais qu’ils n’étaient pas tous comme lui et qu’il existait forcément un homme pour moi dans cette ville, je ne l’avais juste pas encore trouver. Mais ça ne m’empêchait pas d’espérer. J’étais peut-être folle, je n’en sais rien, mais en tout cas, je voulais y croire. Je voulais continuer de croire à ce mec idéal, à cet homme fait pour moi. Nous parlâmes du film que je venais de voir pour la centième fois au moins ! Et que mon amie n’avait pas encor vue. Lucy faisait des études bien plus intensives que celles que j’avais fait, et le temps lui manquait, ce que je comprenais parfaitement. Je n’admirais, parce que moi, jamais je n’aurais pu faire de telles études. Trop lourd. J’avais besoin de douceur. « Tu te fais une liste ? » pouffais-je, à sa remarque. Je remarquais que j’avais un trou à mon pantalon de pyjama, au niveau du genou. Il serait temps que j’investisse dans une nouvelle tenue pour flemmarder. Surtout si j’avais pour objectif de me trouver un mec, après avoir trouvé un travail, bien sûr. Je lui avouais avoir passé un entretien d’embauche et me sentie obligée d’avouer qui tenait la boîte qui projetait de m’engager ; enfin ça je ne l’avais pas dit ; et bien sûr, Lucy s’attaqua aussitôt à lui, son frère. Mais Steven n’était pas son frère. Je le savais. Ou alors, je voulais y croire. Non, ce n’était pas ça, il n’était pas comme Andrew, je le sentais au fond de moi. Il s’était sincèrement inquiété pour moi et il avait été content de me voir. Evidemment, quand ma meilleure amie s’attaqua à lui, je ne puis me retenir de prendre sa défense. Ce qui la fit lever les yeux au ciel. « Je sais, mais j’avais dix-sept ans et j’étais stupide ! » pas totalement faut. Tout le monde dans ce bahut, en dehors de Lucy, m’avait pris pour cible et le jour ou le plus beau mec de la classe vient me parler, je mets à avoir des papillons dans le ventre. J’aurais dû savoir qu’il se foutait de moi, ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Cette fois, c’était différent, je savais que je ne me trompais pas, mais comment le dire à mon amie ? Elle semblait croire que Steven était comme son petit frère, c’est-à-dire un enfoiré de salop ! C’est pourquoi, j’ajoutais aussitôt que je n’aurais sans doute pas le poste, ce qui la fis réagir aussitôt. « Tu sais, il n’est pas tout seul à décider ! » avouais-je. Et c’était vrai, il me l’avait dit. Les autres avaient leur mot à dire. Il était peut-être l’un des principaux actionnaires de la boîte, il ne décidait pas tout seul. Je le voulais ce travail et pas seulement parce que j’avais besoin d’un emploi, parce que je voulais le revoir. Enfin, nous reportâmes notre attention sur le film. « Ou la, oui ! » dis-je, en réponse au commentaire de mon amie. Se faire embrasser par cet homme, ça doit être franchement génial. Même pour de faux !

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Je me mettais à rire, cela me faisait tellement du bien de passer du temps avec ma meilleure amie surtout au vue de ses examens qui approchait. C’est bien pour cela que dès que je le pouvais j’allais la voir. Autant je voyais beaucoup mes collègues et qu’il m’arrivait souvent de faire ses soirées avec eux, j’avais aussi besoin de retrouver mon autre vie car elle était très importante pour moi. Je n’avais pas la chance de voir mes amis d’avant la médecine autant que je le voulais car bien entendu j’avais un emploi du temps chargés, mais bon, eux aussi avait un emploi du temps qui n’était pas moindre. De plus, je n’étais pas du genre à claquer des doigts dès que j’avais un temps de libre et que mes amis doivent se mettre à ma disposition. Bien sûr que non, je comprenais tout à fait le fait que parfois quand j’étais disponible, ce n’était pas forcément leur cas.

En tout cas, pour ce soir ça l’était et du coup j’étais ravie de le passer avec elle, bien entendu je connaissais par cœur son emploi du temps du vendredi soir quand elle était libre. C’était film d’amour, car ma meilleure amie était une romantique dans l’âme. Du coup, elle me parlait d’un film qu’elle venait de voir et c’est avec honte que je lui avais avoué que je ne l’avais jamais vu, mais que je devais le faire… Comme beaucoup d’autres d’ailleurs. Cette remarque fit remarquer la jolie brune qui m’accompagnait « Te moques pas, si tu savais tout ce que je dois voir en vrai… Je suis limite une vraie inculte cinématographique, ça fait pas mal honte » Réplique alors en rigolant et en faisant une petite moue « Et toi, je te conseille de faire du shopping pour prochain objectif » La charriais-je gentiment en voyant le trou dans son pyjama.

En tout cas, je choisissais donc le film qu’on allait voir et j’optais du coup pour un film de Zac Efron que je connaissais bien et que j’aimais beaucoup. Dans un même temps, comme j’étais une amie super, je venais aux nouvelles de Lacey. Autant j’étais ravie qu’elle ait trouvé du travail, autant je l’étais moins quand j’appris le nom de son futur patron. Je connaissais bien puisque le frère de ce dernier avait justement brisée le cœur de Lacey, et c’est une chose qui m’avait toujours énervé. D’ailleurs je ne fis pas prier pour dire ma façon de penser à mon amie « Oh franchement Lacey, sentimentalement parlant tu n’as pas spécialement évoluée hein » Répliquais-je en levant les yeux en l’air. Bien entendu je n’avais pas dit ça de manière méchante, mais elle croyait encore aux belles histoires d’amour comme dans les films, comme au lycée.

M’enfin bon, le fait est que je trouvais qu’il serait stupide de ne pas l’engager, mais qu’elle serait stupide si elle acceptait ce travail. En somme, je n’étais pas satisfaite des nombreux choix que cette situation imposait « Mouais » Fis-je pas très convaincu par ce qu’elle disait. Enfin bon, je préférais donc du coup me concentrer sur le film et de ce cher Zac Efron « Mais regarde-moi ce corps, s’il te plait, ce n’est clairement pas permis merde » Répliquais-je donc en fantasmant sévèrement sur cet acteur que je trouvais littéralement divin.

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Si elle avait des films à rattraper, mais j’avais du shopping qui m’attendait. Autant le dire, cette perspective ne m’enchantait pas. Mais alors, pas du tout ! J’avais une sainte horreur de faire les magasins et d’ailleurs, pour être franche, je n’étais pas rentré dans une boutique ; autre que dans une épicerie ou une librairie ; depuis des siècles. Je ne plaisantais pas. La plupart des vêtements que je portais au quotidien, je les avais dans mes placards depuis des années. Je ne grossissais pas, même en mangeant beaucoup. J’avais toujours été petite et menue, je crois que c’est parce que ma mère fumait pendant sa grossesse. L’avantage, c’est que je peux bouffer de la glace et des bonbons en pagaille, je ne prendrais pas un gramme ! L’inconvénient, c’est que, comme dit mon beau-frère, un coup de vent et je m’envole ! Je passe derrière les affiches sans les décoller comme on dit. Enfin voilà qu’est-ce que je disais ? Ah oui, le shopping. Je n’aime pas ça, généralement, il faut me trainer de force dans les boutiques pour que j’y aille, sinon, je refuse. Je haussais les épaules en suivant le regard de ma meilleure amie. « Bof, c’est qu’un pyjama, je ne vais pas aller à un entretien pour du boulot avec ! » dis-je en gloussant. Si Lucy avait honte de son retard au niveau cinéma, clairement, moi, je n’avais pas honte de me balader avec mon vieux pyjama troué. Au fond, je l’aimais bien cette tenue et puis je vivais seule, je dormais seule et ce n’est pas demain la veille que quelqu’un viendra dormir avec moi, alors quelle importance cela peut-il avoir que je porte un pyjama mangé par les mites ? « En quoi est-ce que c’est mal ? » demandais-je légèrement offusquée par le ton qu’elle avait pris. Oui, je croyais encore au véritable amour, parce que je sais que tout le monde sur cette terre, y a droit, même le pire d’entre tous. Je ne l’ai juste pas encore trouver, voilà tout. Mais il existe, je le sais. Et puis, ça n’avait absolument rien à voir avec le travail. Steven allait peut-être m’engagé, mais ça s’arrêterait là. Il avait dix ans de plus que moi, je ne l’intéresserais pas. J’étais trop jeune, voilà tout. Nous reportâmes notre attention sur le film et sur le parfait Zac Efron. « Tu sais que c’est pas ses fesses que l’on voit à l’écran ? » dis-je, soudain. « Il parait qu’il a une doublure pour ce genre de choses ! » Autrement dit, on fantasmait avec un corps qui n’était pas le sien. Triste réalité, n’est-ce pas ?