Pipper et moi avions enfin réussi à nous réconcilier. La situation n'était pas encore totalement au beau fixe, mais au moins on se donnait une nouvelle chance. C'était nécessaire. Pour son plaisir et le mien - ne le nions pas - j'ai acheté des billets pour Rome. La destination de ses rêves. Je voulais l'épouser, sans qu'on patiente davantage. C'était la femme de ma vie et par ce geste du mariage, je me disais que plus rien ne pourrait jamais nous séparer. Nous étions passés si près d'une rupture qu'à présent j'étais prêt à tout pour la garder auprès de moi. Même si le divorce existe et que ma fiancée serait toujours libre de ses choix. C'était tout de même un engagement. Et surtout, je l'aimais. Après toutes nos galères, nous méritions d'être enfin heureux ensemble. Dans l'avion, elle assise - le ventre bien rond - près du hublot, et moi côté couloir, je lui effleurais tendrement le dos de sa main du bout de mes doigts. C'était presque incroyable que nous ayons réussi à surpasser toutes ces épreuves. C'était tellement savoureux comme instant. Et c'est pourquoi un sourire s'esquissa sur mes lèvres à cette pensée. Enfin un peu de répit et de normalité dans nos vies infernales. Mon regard attendait le sien, jusqu'à ce que ses si beaux yeux verts rencontrent l'azur de mes prunelles vives. Un feu crépitait calmement au sein de la cage dorée qu'était mon coeur. Et sans dire un mot, j'ai porté mes lèvres douces pour un homme aux siennes afin de l'embrasser avec toute la tendresse et la passion que j'éprouvais envers la femme de ma vie. Pour lui montrer qu'elle était tout pour moi. Je l'aimais tellement, c'était fou. Et me dire que j'avais failli la perdre me donnait des vertiges. Le pilote parla alors dans les hauts parleurs. " Ici votre commandant. Bienvenue à bord! L'avions va décoller pour Rome. Les conditions de vol sont optimales. L'heure d'arrivée est prévue pour 17H35. Bon voyage à tous. " il raccrocha dans un bruit significatif. " 2 heures et 25 minutes, tu crois que tu vas tenir sans laisser tes hormones prendre le contrôle de ton corps? " la questionnais-je, en déposant mon coude sur l'accoudoir entre nos deux personnes, dans un sourire moqueur. Pipper était quelque peu incontrôlable. Et c'était compréhensible. Elle était à presque huit mois de grossesse. Et les jumeaux devaient commencer à se sentir un peu à l'étroit. Sur le chemin de l'aéroport plusieurs personnes étaient venus lui toucher le ventre et il me semble que cela avait eu quelques incidences sur son humeur et sa patience.
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