Arrivée à l'improviste feat Zachary.

Pourquoi je faisais ce métier? C'était une horreur. Les dossiers s'amoncelaient les uns sur les autres en une pile gigantesque. Et mon assistante arrivait avec un nouveau dossier entre ses mains. Elle m'offrit presque un sourire d'excuse en me le donnant. " C'est le cas Murphy, elle a fait un petit tour en prison récemment. " me résuma-t-elle rapidement, je plissais les yeux. Elle l'avait lu? Savait-elle qu'elle n'avait pas le droit...? Mais j'étais tellement fatigué et dépassé par les évènements que je laissais passer. " merci. " déclarais-je simplement sans la regarder en ouvrant alors les pages dotées d'éléments nouveaux. Ne l'entendant même pas quitter le bureau. Je réfléchissais. Dans le fond, je ne devrais pas changer de stratégies, il faut qu'on continue de jouer sur son passé et même si cela n'est pas très flatteur pour elle, sur des problèmes psychologiques. C'était le meilleur moyen pour la sauver des barreaux. Evidemment, elle avait besoin d'une véritable aide, mais ce n'était clairement pas mon rôle de l'aider. Et de toutes façons, elle semblait ne pas m'écouter.

Il devait être 21h quand mon regard tomba sur la pendule fixée en hauteur sur l'un des murs de mon bureau. Toute la semaine avait été comme cela. Je devrais peut-être me déconnecter un peu... Prendre quelques jours de vacances...


Je réfléchissais à partir à Miami quelques jours quand je vis la voiture de Pipper - mal garée - dans mon allée, un sourire s'esquissa sur mes lèvres. Qu'est-ce qu'elle faisait là? Ragaillardis par l'idée de la voir, j'étais de bien meilleur humeur en dépit de toute ma fatigue. Et poussant la porte, je vis ma fiancée coiffée simplement, enveloppée dans une de mes chemises trop amples pour elle entrain de faire à manger. Je devais m'être pris un sacré coup sur la tête, je nageais en plein rêve. Quoique non, les fruits de mer, c'est pas trop ce que j'aime... Mais j'ai toujours dit à Pipper que j'adorais toutes ces petites choses qui viennent du fond des eaux pour lui faire plaisir. " Hey qu'est-ce que tu fais là? " la questionnais-je, toujours surpris, heureux et souriant, laissant ma sacoche dans un coin de la pièce, pour mieux me rendre près d'elle. La regardant, je la trouvais tellement magnifique dans cette tenue. " Tu veux devenir Madame Fuller plus tôt que prévu? " l'interrogeais-je tel un prof en pleine question piège un sourire taquin et  malicieux aux lèvres en riant légèrement, décompressant. C'était une bonne surprise qui me faisait du bien. Et plus parce que j'en avais terriblement envie que pour la remercier, je l'embrassais tendrement. Je l'aimais tellement.

Sa moue triste me fendait le coeur autant qu'elle me faisait craquer. " Je vais t'arranger ça, laisse-moi faire. " déclarais-je alors en prenant des initiatives alors que je n'avais clairement jamais touché à une casserole de ma vie. Bon c'est vrai que cela ressemblait davantage à de la bouillie qu'un risotto, mais il fallait reconnaître que cela sentait plutôt bon. " Il faut juste enlever un peu d'eau, je pense. " en liant le geste à la parole. Je versais presque tout le bouillon dans l'évier à travers une passoire avant de mettre le contenu restant de nouveau dans la poêle. " Et voilà! ça devrait être correct maintenant. " assurais-je en me tournant fièrement face à ma fiancée, légèrement assis sur le plan de travail, le regard victorieux dans le sien.

Puis je lui avais demandé si elle comptait devenir madame Fuller plus tôt que prévu, réflexion à laquelle elle répondit en me disant que je lui manquais et que ses cauchemars étaient revenus. C'est pourquoi, je la pris machinalement dans mes bras pour la rassurer. La perte de ses parents avaient toujours laissé des marques... De plus avec la perte de mémoire de Gary, Pipper avait vraiment du mal en ce moment. Naturellement, je lui caressais les cheveux. Plus d'une fois, je lui avais conseillé d'aller voir un spécialiste, mais bon... Je pris le temps de la regarder dans les yeux, puis chaque trait de son magnifique visage. " N'y pense plus, je suis là maintenant. " déclarais-je comme si cela pouvait faire disparaître les horreurs qu'elle avait dans la tête. " A moins que tu veuilles en parler. " ajoutais-je alors en étant tout de même un fiancé attentif et à l'écoute.

Puis Pipper m'affirma alors qu'elle comptait passer une semaine, un sourire s'étendit alors majestueusement sur mes lèvres. " Ah mais avec grand plaisir! " énonçais-je, soudainement plus heureux. Du coup, j'allais essayer d'acclimater mon emploi du temps, sinon on allait pas se voir beaucoup. Puis je tiltais sur le fait qu'elle comptait faire des choses à la maison... " Tu sais que j'ai une femme de ménage qui vient tous les lundi et les jeudi pour nettoyer, ranger le linges et toutes les choses que je n'ai pas envie de faire... ? " la questionnais-je, sans cesser de sourire, avant de laisser échapper un rire. Je gagnais de l'argent, autant en profiter. " Mais si tu veux t'occuper, je connais un très bon jaccuzzi à l'étage qui ne demande que ta présence... et la mienne. " énonçais-je, à la fois très énigmatique et très peu subtile.

Puis elle me demanda si je ne voulais pas commander chinois. De la tête, j'hochais négativement. Cela ne servait à rien. C'était sûrement très bon ce qu'elle avait fait. Et surtout, elle s'était donnée du mal, fallait au moins lui rendre justice. " Pourquoi faire? Je suis sûr que le risotto est prêt. " assurais-je en lui montrant son plat qui ressemblait à ce qu'il devait être, " mais on peut goûter pour se décider si tu préfères... " ajoutais-je alors d'une voix si masculine lorsqu'elle prenait ses intonations charmeuses. Je lui tendais une fourchette vers sa bouche avant de changer de trajectoire malicieusement et d'avaler ce qui se trouvait dessus. " Putain c'est chaud! " crachais-je alors sur Pipper en perdant tout mon sex appeal. Me dirigeant vers le robinet pour apaiser la douleur sous une eau froide. Puis je la vis avec le riz sur la tête. " oh pardon ma chérie, j'ai pas fait exprès. " déclarais-je, mort de honte... puis mort de rire. C'était nerveux, ce n'était pas de ma faute.

Ma fiancée me semblait parfois trop fragile pour ce qu'elle endurait... Elle vint se blottir dans mes bras forts et réconfortants et je la berçais tendrement en caressant sa douce chevelure rousse... Elle sentait si bon... " Ne t'en fais pas, ça ira... " déclarais-je comme si j'étais sûr de ce que j'affirmais. J'ignorais si un jour ses cauchemars s'en iraient, mais j'espérais de toutes mes forces que Pipper aille mieux. Je l'aimais tellement... Puis la conversation s'allégea lorsque nous parlâmes du jacuzzi, un sourire vint se frayer un passage presque lumineux sur mes lèvres, en échos à mon regard pétillant. " Tu comptes y aller sans moi ou je rêve? " la questionnais-je dans un grand rire, je secouais la tête en la regardant. " C'est à moi... " ajoutais-je en jouant les possessif avec le jac' en continuant de sourire de cette manière qui lavait presque mon visage de ma fatigue. Puis on a eu l'épisode du risotto, je ne l'avais pas écoutée, parce que j'étais sûr de moi. Ce que je ne devrais pas toujours. Après avoir rigolé, ma fiancée s'essuya le visage sans me quitter de son regard bleu pénétrant, un sourire ne quittait plus mes lèvres. " Mademoiselle Pipper Hermann, veuillez-vous approcher à la barre. " rétorquais-je d'un ton sérieux tout en souriant d'un air coquasse. Elle s'approcha avant de m'emmener avec elle près du plan de travail sur lequel elle s'asseya souplement, je dénouais ma cravate, j'avais un peu chaud quand elle faisait ce genre de choses... " Je ne plaide jamais coupable, on ne gagne pas de cette façon... " sifflais-je entre mes lèvres d'un air faussement fier, le regard rieur. Elle m'embrassa et je me laissais transporter par cet échange qui me faisait tant de bien. Le prolongeant le plus possible en mêlant tendresse et passion. Puis elle me demanda si j'étais sûr de pas vouloir commander chinois. " Ahlala! " déclarais-je en me détachant en glissant une main dans la poche arrière de mon jean. J'appelais le numéros pré-enregistré d'un chinois du quartier. " Bonjour M. Chang! Ce serait pour être livré... Le menu 10 et le 14 s'il vous plaît, ah et vous me rajouterez un paquet de chips aux crevettes. " déclarais-je sans quitter le regard de Pipper pour vérifier que je n'oubliais rien. Puis je raccrochais. " Le livreur arrive dans 20 minutes max. " l'informais-je avant d'aller voir dans le congélateur si nous avions de la glace. Il y avait quatre parfums différents. Puis je regardais dans le frigérateur et trouvais une bombonne de chantilly. Mon regard se teinta d'une lueur joueuse en croisant alors celui de Pipper. " On peut s'amuser en attendant? " la questionnais-je en secouant doucement la bombe d'une main habile.