Ashmore moments - ft. Lyana

Nous étions samedi matin et comme souvent j’avais le sourire aux lèvres. En vérité c’était rare de me voir de mauvaises humeur surtout lorsque je me trouvais en compagnie de mon fils. Rangeant dans un grand sac quelques jouets et de quoi le nourrir pour la matinée, je regardais d’un œil Noam s’obstiner à faire rentrer dans une chaussure son tout petit pied. « Noam, l’autre pied » Il se stoppa et me regarda en fronçant les sourcils comme si ce que je disais était bizarre. Je fermais le sac après y avoir mis un livre musical et après l’avoir mis sur mon épaule je me dirigeais vers mon fils assis au centre de l’entrée de notre appartement. « C’est le mauvais pied bébé » dis-je en m’accroupissant près de lui. Il sembla comprendre et en baragouinant dans son langage il changea de pied. Amusé je le regardais mettre sa toute petite basket avec un peu plus de succès. A bientôt deux ans & demi il était assez débrouillard et il voulait tout faire tout seul même si tout était loin d’être gagné. Après qu’il ait réussi à mettre ses deux basket j’attachais les scratchs et l’attrapant sous les aisselles je le remis debout avant de lui tendre son manteau. Je ne tentais même pas de l’aider à le mettre : il voulait le faire tout seul !! Quelques minutes plus tard et avec quand même un peu d’aide nous étions enfin près pour notre visite matinale.

L’attrapant dans mes bras, je n’oubliais pas le sac remplie de jouet ainsi que mes clés, mes papiers d’identité et mon portable. Sortir avec un petit, ce n’était évidemment pas de tout repos mais peu importe, désormais j’en avais l’habitude. Sortant de l’appartement que j’habitais désormais depuis presque 6 mois, je verrouyais la porte et prenais la direction du sous-sol. Quelques minutes plus tard nous étions dans la voiture, en route pour rendre visite à Lyana. Il était tôt et je ne savais absolument pas comment cette dernière allait nous accueillir mais peu importe. Cela faisait déjà 6 mois que j’étais revenu à Londres et même si j’avais pris le temps de passer un peu de temps avec ma famille, ce n’était jamais assez. Après tout j’étais revenue ici pour pouvoir profiter d’eux et c’est bien ce que je comptais faire. J’avais passé près de 10 ans à NYC et même si je prenais sans cesse des nouvelles de mes frères et sœurs, ce n’était pas pareil. Ils avaient a peine vu Noam depuis sa naissance et je voulais que celui-ci profite de son oncle et de ses tantes. Avec Evan notre complicité n’avait jamais bougé et retrouver mon jumeau m’avait fait le plus grand des bien. Il était mon double, ma moitié et être près de lui au quotidien était un vrai bonheur, c’était comme avant. Avec Maddie nos retrouvailles étaient plus compliquées et entre elle et moi c’était un peu la guerre. Nous exercions le même métier et évidemment une concurrence c’était installé entre nous puisqu’elle comme moi n’acceptions pas que l’un au l’autre soit le meilleur. Puis il y avait Lyana. Evidemment et en toute logique elle était celle avec qui j’avais le moins passé de temps. Lorsque j’avais quitté Londres pour mes études elle était jeune encore, très jeune et en pleine période d’adolescence. Aujourd’hui elle était devenue une vraie femme mais n’avais jamais perdu son petit caractère. Depuis mon retour j’avais eu du mal à la croiser et à passer du temps avec elle et c’est pour cette raison que ce matin j’avais décidé d’aller lui rendre visite.

Sur la route je m’étais arrêté dans un café en râlant que les drive-in ne soit pas plus fréquent à Londres pour y chercher boissons chaudes et viennoiserie. J’allais surement la réveiller et lui mettre dans les pattes son neveu de 2 ans … il fallait bien que j’arrive avec de quoi manger. Garant ma voiture en bas de chez elle, j’attrapais tout ce dont j’avais besoin et me dirigeais vers la porte d’entrée avec Noam sur mes talons. « Bébé, quand la porte s’ouvre tu cris « SURPRISE TATA LYANA » c’est d’accord ? » Je lui faisais confiance, il n’allait pas crier, il allait hurler et moi j’en rigolais d’avance tout en abattant mon point contre la porte.

Après quelques minutes d’attente, la porte s’était ouverte sur ma petite sœur et les bras grand ouvert mon fils avait évidemment fait le job en hurlant avant de sauter dans les bras de sa tante qui malgré un réveil difficile l’avait accueilli avec le sourire. Le sac de jouets sur l’épaule j’avais tendu devant moi le sac de viennoiserie et les deux boissons chaude que j’avais été cherché quelques minutes plus tôt. Lyana m’invita à entrer chez elle d’un signe de tête et c’est ce que je fis. Je rigolais à sa remarque sur le petit déjeuner « Oula croix moi, il t’aurait mangé en premier » fis-je avec un clin d’œil avant de continuer. « Mais oui j’ai pensé au petit déjeuner, je me suis dit que quitte à te réveiller de bon matin, autant le faire bien : avec un neveu et un p’tit déj » terminais-je avec un grand sourire.

Depuis mon retour à Londres je n’étais pas venu de très nombreuses fois chez ma sœur et je ne connaissais pas vraiment bien les lieux. C’était tellement étrange parfois d’être de retour à Londres et d’avoir toute ma famille près de moi que je ne pensais même pas à aller les voir, comme si nous étions encore à des milliers de kilomètres les uns des autres. Dès sa naissance, j’avais pris Lyana sous mon aile et nous nous étions toujours serrés les coudes elle & moi. Elle était ma petite sœur et je me devais de la protéger envers et contre tout. Alors évidemment j’aimais la taquiner, l’embêter et la rendre dingue parfois mais cela faisait partie de mon rôle de grand frère. Entre nous il y avait toujours eu une sacrée complicité mais celle-ci avait été mise à rude épreuve lorsque j’avais quitté Londres pour New-York. Je pense qu’elle avait pris mon départ un peu comme un abandon et moi c’était vrai à l’époque je n’avais pensé qu’à moi. Je ne supportais plus la pression que me foutait mon père et les disputes déjà existante avec ma sœur ainée, alors j’avais fui loin d’eux en oubliant qu’Evan et Lyana allait me manquer. Pourtant je n’avais jamais vraiment regretté ce choix parce que New-York avait fait de moi l’homme que j’étais aujourd’hui. Et de retour à Londres, j’avais réellement envie de ressouder des liens solides avec les miens. Pour Evan c’était simple, il était mon jumeau et même avec la distance nous étions restés très proche. Avec Lyana c’était un peu différent mais je savais qu’on finirait par retrouver la complicité que nous avions eue auparavant.

Je refermais la porte d’entrée derrière moi et déposait le sac de jouets pour Noam sur le sol tandis que Lyana me demandait s’il n’y avait pas un problème. « Je n’ai pas le droit de venir voir ma petite sœur adoré comme ça ? Juste parce que j’en ai envie ? » Dis-je en rigolant. Je comprenais qu’elle se pose la question étant donné que ce n’était pas une de mes habitudes. « Mais je te rassure, aucun problème. Je me disais juste que …. Ça serait bien qu’on passe un peu de temps ensemble… » Continuais-je en essayant de m’expliquer sur ma venue. « Et puis ton neveu avait envie de te voir » dis-je en rigolant. C’était en partie vrai. En quittant New-York j’avais également quitté la mère de mon fils et celui-ci manquait cruellement d’une figure féminine dans sa vie. Bon après, il en avait l’habitude puisque sa mère n’avait jamais été très proche de lui. 1 semaine à peine après son accouchement elle avait repris son boulot et avait collé notre fils chez la nourrice. Elle avait instauré elle-même cette distance entre elle et Noam et entre eux il n’y avait jamais eu de complicité. C’était d’ailleurs pour cette raison que je n’avais eu aucun scrupule à revenir à New-York avec Noam. En vérité je pense même que ça l’avait arrangé de ne plus avoir son fils entre les pattes.

Je vis mon fils gigoter dans les bras de sa tante et il finit par lui faire lâcher prise. D’un geste vif mon curieux petit garçon tenta d’arracher son manteau et je m’approchais de lui pour le lui retirer. Lyana ne le savait pas encore mais il allait lui retourner le salon … Noam était ingérable surtout lorsqu’il ne connaissait pas. « Alors comment vas-tu petite sœur ? » Dis-je en m’approchant d’elle pour la prendre dans mes bras.