Andrew's (not so) bad day! [Andraël] [TERMINE]

Je courais le long des couloirs. Putain j’étais en retard. Pour une connerie en plus ! Avec un collègue on s’était foutu d’une mauvaise traduction des sites illégaux de streaming. Enfin il ne bossait pas au palais mais je l’avais eu au téléphone. Il se trouve que certains épisodes de ma série favorite s’étaient retrouvés illégalement sur des ordinateurs confisqué et mon collègue bossant dans le département avait pensé à moi. En effet Le sous titrage avait, en plus d’illustrer tous les bruits bizarres, traduit de manière… Et bien disons que Google Traduction a du boulot pour tenir sa réputation. Conséquence : j’avais ris pendant vingt minutes à la phrase : « tu ne sais rien Jean Neige ». Mon dieu. Mais du coup je me trouvais à courir dans les couloirs du château vraiment en retard.

Raphaël avait en effet un avions à prendre et m’attendais dans le hall depuis au moins 5 minutes. Dévalant finalement les escaliers je faillis me prendre les pieds dans un des chiens de la famille royale, des petits corgis tellement mignons mais qui sur le coup me faisaient perdre l’équilibre. Faisant des moulinets avec mes bras, je réussis en sautant aussi en partie à me rattraper et arriver plus ou moins présentablement face à la famille royale. Bon je m’excusais brièvement, en faisant attention d’appliquer l’étiquette, face au roi pour mon retard, prétextant une urgence professionnelle de dernière minute. Sa femme ayant pris un des chiens dans ses bras le chouchoutant. J’essayais de ne pas être trop perturbé par ses ‘oh oui mon pauvre bouchon, le vilain monsieur à faillit te marcher dessus et écrabouiller ta petite tête toute mignonne hein ! Oh oui mon pauvre petit bout !’. Et ce petit merdeux tout content faisait bouger la queue, pas traumatisé pour un sous, mais bien content d’avoir des caresses en plus !

Au final Raphaël salua ses parents une dernière fois, et alors qu’il serrait sa mère dans ses bras je vis le chien, posé par terre me regarder avec un air triomphant.

« Espèce de petit con merdeux ! »

Naturellement mes mots avaient été murmurés et personne ne semblait les avoir compris, et je remerciais le bon Dieu pour avoir la capacité à rester neutre pour que ça ne passe pour autre chose face à la famille que je servais.  Une révérence plus tard et nous voilà embarqué dans la voiture, moi au volant et Raphaël à l’arrière, qui nous mènera à l’aéroport. Petit séjour de deux jours en Italie avec Raphaël, si tout se passe bien à l’aéroport !

Bon moi qui riais il y a encore peu me voilà de bien plus mauvaise humeur. Tout ça à cause d’un clebs. Non mais. Enfin heureusement personne n’avait entendu mon petit juron. Ou alors on avait décidé de me laisser le bénéfice du doute après des années de services irréprochable. Enfin heureusement on prit vite congé et nous mîmes en route pour l’aéroport. Quelques jours avec Raphaël, loin de ta torture quotidienne de ‘on-est-proche-mais-pas-assez’. Pas que j’allais me transformer en homme des cavernes brusque et mal poli mais au moins on aura un peu moins de pression. Rien que le fait qu’il ait prétexté la couverture de deux amis à ses parents était déjà pas mal vu que ça impliquait de jouer la dite couverture. Ce serait mentir de dire que l’occasion n’était pas en or. En espérant que Raphaël ne perde pas le contrôle et fasse dévoiler la supercherie . J’avais l’habitude de porter un masque depuis le temps, mais lui ? Enfin on verra bien.

Le trajet se déroula assez rapidement, le trafic étant fluide et mon pied assez généreux avec la pédale de gaz, sans jamais mettre la vie du prince en danger avec ma conduite. On arriva à temps à l’aéroport et j’effectuais tous les démarches comme d’habitude. Check-in des bagages, vérification du plan de vol, du pilote et d’autres petites choses. Une fois cela fait on nous prévient que l’avion avait du retard. Bon bah je m’étais pressé pour rien. Je ne laisse rien remarque et m’approche près d’un des fauteuils plus discrets contre le mur pour y déposer mon sac à dos. Je note qu’il y a un bouquet composé exclusivement de feuilles vertes dans la salle. Extravaguant mais assez moderne et élégant tout de même. J’en pris une photo pour montrer à Alix, elle qui cherchait encore sa déco pour son appart.

Je tourne la tête vers Raphaël et lui souris doucement alors qu’il se rapproche de moi. Mon bras passe naturellement autour de sa taille alors que ses lèvres se posent sur ma joue. Je souris simplement à sa question en hochant la tête.

« Bien sûr ! L’Italie est un magnifique pays, culturellement et culinairement parlant alors… Par contre je sens que je vais devoir me mettre au sport plus intensément à notre retour avec toutes les pizzas, pâtes et gâteaux que je vais manger ! Après tout il semblerait que mon corps est une réputation à entretenir, non ? »

Je le taquinais sur ce qu’il avait dit alors qu’il était légèrement pompette, comme quoi les gardes du corps du palais avaient des corps de dieux. Du coup je m’éloignais un peu de lui souriant taquin avant de lui embrasser le front. L’endroit était trop public, même pour un salon privé, pour être aussi proche que ça de Raphaël. Du coup je retournais vers le fauteuil, prenant mon téléphone portable dans la poche avant de mon sac vérifiant mes messages. Deux nouveaux, un du boulot, un autre de Clément. La fin du monde n'étant pas en vue je rangeait donc mon téléphone.

Apparemment j’avais visé juste sur le fait qu’il aimait que mon corps soit entretenu. Je souris doucement. Son plaisir donc… tant que sont plaisir n’était pas entretenu par d’autres corps bien musclé des autres gardes ! Moi, vert de jalousie ? Jamais ! Je haussais les sourcils alors qu’il parlait ensuite de son corps à lui. Du coup je le regardais de haut en bas. C’est vrai qu’il n’était pas musclé, je le savais déjà ça, mais il n’était pas moche.

« Tu sais que ton corps m’importe peu n’est-ce pas ? Mais si jamais, je pourrais toujours te faire un petit plan d’exercices. Rien de bien méchant, je te le promets ! »

Je lui lançais un regard taquin mais légèrement séduisant aussi. Exercices rimait avec activité physique et avec corps qui bouge au final. Enfin secouant la tête je me concentrais sur mon portable alors qu’il s’installait. Je répondis vite à mon collègue, faisant mon rapport. Je relevais le regard sur lui alors qu’il me demandait si une guerre nucléaire se préparait. Je rigolais doucement avant de finir mon message, pas dupe pour un sous de son manège.

« Ne t’inquiète pas, tu es coincé avec moi jusqu’à la fin du voyage ! »

Je lui servais un clin d’œil, sachant pertinemment quel sacrifice cela représentait pour lui. De me supporter moi et moi seul pendant quatre jours ! Mon dieu, comment allons-nous faire pour survivre ? Je répondis vite fait à Clément, prévenant de mon absence pour quatre jours, le narguant que c’était mon tour d’aller en Italie finalement. Je relevais le visage vers lui étonné alors qu’il me proposait un marathon Star Wars. Souriant je hochais la tête enthousiaste.

« Bien sûr ! Je ne savais pas que tu aimais ! Par contre … 1,2,3,4,5,6 ou 4,5,6,1,2,3 ? »

Faussement sévère je le regardais, haussant un sourcil alors qu’il devait répondre à cette question plus qu’importante. Hy, j’étais légèrement puriste sur les bords. Moi je commençais avec le 4, 5, 6. Maintenant commencer dans l’autre sens ne me dérangeait pas, mais la transition était plus agréable de la sorte au niveau de la qualité des effets etc. En tout cas son idée de marathon me plaisait. Je nous imaginai bien installé confortablement sous un plaid à regarder des films, moi passant mon bras autour de lui et lui contre moi. Je ne laissais rien paraitre alors qu’une voix chuchota à mon oreille que ça n’arrivera jamais, que jamais on pourra être de la sorte en étant détendu. Il faudra toujours calculer les risques, toujours vérifier les alentour. On ne sera jamais vraiment libre. Au final je me levais, laissant tout ici.

« Je passe aux toilettes, je te ramène un truc ? Tu veux qu’un des gars de la sécurité te tienne compagnie ? »

Même si on ne voyageait qu’à deux il y avait quand même toute une procédure de sécurité, entre autre des gardes devant cette salle privée et des policiers en Italie mis à notre disposition. Du coup oui on n’était pas tous seuls, mais la sécurité de Raphaël passait avant tout. Et j’étais le dernier qui s’y opposerait.

Je souriais alors qu’il acceptait mon offre de faire du sport ensemble. Du coup mon imagination fut plus rapide que moi et me proposa tout un tas de situations agréables qui pouvaient résulter d’un tel passetemps commun. Je notais pour moi-même que pour son gabarit la natation serait pas mal. Un grand sourire se forma sur mes lèvres alors qu’il me proposait la suite qu’il préférait lui aussi.

« C’est la manière que je préfère ! On se fera ça dans l’avion alors. »

Je précisais alors que j’allais aux toilettes et lui demandait s’il lui faudrait pas quelque chose. Je rigolais alors qu’il passa commande et promis une récompense. En sortant j’averti les gardes de mon absence et leur donnait l’ordre d’être plus vigilant, l’un pris l’initiative de rentrer pour tenir compagnie à Raphaël. Au moins ça c’était fait ! Du coup je me dirigeais vers les toilettes. Naturellement deux mecs étaient présent dans les pissoirs et un s’était amusé, au lieu de laisser une place de libre, d’en laisser deux entre eux ce qui m’obligeait de me coller à l’un ou à l’autre. C’était une bêtise mais ça m’énervait. Voulant me laver les mains je dus attendre que l’un des deux se nettoie méticuleusement les mains et essuie chaque doigt avec un papier différent. Tout ce que je voulais c’était rejoindre Raphaël au plus vite, mais apparemment les signes étaient contre moi.


Pareil au café : une file longue et devant moi une mère, téléphone vissé à l’oreille et 5 gamins qu’elle ne contrôlait absolument pas. Bruyants ils chahutaient et criaient horriblement fort, je dus prendre sur moi pour ne pas m’énerver. Quand ce fut finalement à elle de passer commande, l’un de ses gamins fit un croche-patte volontaire à la cliente qui venait de recevoir son café. Naturellement tout partit en l’air et je me ramassais le café bouillant sur moi en voulant rattraper la jeune femme. Criant de surprise et de douleur suite à la chaleur soudaine de la boisson je jurais comme pas possible. Heureusement une serveuse arriva et le gérant accabla la mère de ne pas faire assez attention, ayant vu toute la scène il la chassa limite du café. Furieux je ne fus même pas gène d’enlever ma chemise et ma cravate devant tout le monde, mon torse étant irrité et rouge à cause du café renversé. putain ça faisait mal. Enfin je n’allais pas jusqu'à enlever mon pantalon non plus! Ce fut torse-nu que je passais donc commande, gratuitement. La femme qui avait commandé le café s’excusa mille fois et essaya de m’inviter, mais je n’étais vraiment pas d’humeur à la rembarrer gentiment et restait sur un ‘non’ sec et direct. Obtenant finalement la bouteille de thé verts à la menthe de Raphaël et un jus multi-fruits pour moi je pu enfin retourner à la salle privée de Raphaël. Qu’est-ce que je bénisse qu’on ait un avion et une salle privée. Naturellement il fallut que je me prenne un coup de sac à dos et que je me fasse couper la route par une bande de touriste chinois. A bouts de nerfs finalement j’arrivais devant la salle. Mon collègue haussa juste un sourcil mais ne posa pas question ce qui lui valut un regard reconnaissant de ma part.

Poussant finalement la porte j’eu la désagréable surprise de voir Raphaël et le garde papoter joyeusement sur le même canapé. Bon et bien sympathique. Je pris sur moi pour ne pas foudroyer Marcus du regard et me dirigeais vers la table basse face au prince.

« Votre thé vert à la menthe monsieur, pardon d’avoir été si long. »

Sans plus de cérémonies je me dirigeais vers mon sac à dos dans le but d’enfiler un t-shirt propre. Y avais de ces journées ou rien n’allait.

Enervé de chez énervé. Le souci quand on devenait proche avec une personne c’était qu’on se permettait d’être plus relax avec elle, moins sur son trente et un et aussi qu’on se permettait de passer les nerfs sur l’autre. Raphaël était prince, avant qu’on n’entame cette relation secrète jamais je n’aurais osé lui faire un reproche ou lui dire d’aller se faire voir. Aujourd’hui je devais limite me faire violent pour ne pas lui sortir qu’il pouvait se mettre sa bouteille de thé vert là où je pensais la prochaine fois. Enfin c’était mon boulot oui, le souci c’est que j’aurais proposé ça à mon copain si j’en avais eu un de normal du coup la limite était à nouveau floue. Enfin du coup je secouais juste la tête alors que j’imbibais un mouchoir d’eau pour soigner la légère brulure que j’avais. Sifflant quand le froid rencontra le chaud je fermais les yeux inspirant grandement et en profita pour répondre.

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse avec des groupies ! C’est un put… Enfin un gamin de merde qui à fait tomber une femme et je me suis pris son café. En plein torse. Bien brulant ! »

Rouvrant les yeux car je venais de penser à un truc je lui lançais :

« Passes un peu la trousse de premiers soins. »

Epongeant mon torse j’appliquais un autre mouchoir mais bon ces trucs n’étaient pas vraiment efficaces. Mais je n’allais pas non plus me balader torse nu dans tout l’aéroport. Une fois la trousse à proximité je fouillais dedans et en sortit une crème contre brûlures et infection et des compresse. Juste ce qu’il me fallait. Imbibant les compresses je refroidissais encore un peu ma peau, décidant de mettre la crème dans quelques instants. Une main contre mon torse, l’autre adossée au dossier du fauteuil pour me soutenir je regardais finalement Raphaël.

« Je vois que t’as rencontré Marcus, c’est un gars sympa. On a bossé plusieurs fois ensemble. Il aime bien papoter ! »

Je ne saurais décrire le ton sur lequel j’avais parlé. Sincère, sarcastique, fâché, blessé, jaloux. J’avais l’impression de faire un caprice et je sais que c’était exagéré mais bon, le coup du café et des 5 gosses m’avait énervé. Et puis le pissoir aussi et puis le chien plus tôt… Que des histoires. Le vol était retardé mais bon ça limite je l’avais bien pris parce que ça me faisait du temps avec Raphaël, mais au final avec tout ça j’avais envie qu’il arrive cet avion.

Naturellement quand je voulu reprendre ma bouteille d’eau pour rajouter à nouveau un peu de froid sur la plaie il fallut que je me chope le coin du fauteuil en plein genoux. Non mais ce n’était pas possible ! Me mordant la lèvre je fermais les yeux grognant de douleur, attendant que ça passe en massant doucement l’endroit meurtrit, priant pour que je n’ai pas de coups bleu.

« Heureusement que l’expression c’est ‘passer un mauvais quart d’heure’ parce que je ne suis pas sûr de survivre si c’était plus ! »

J’étais grincheux, je l’avouais. Je fis une moue boudeuse alors que Raphaël essaya de me rassurer vis-à-vis de Mike. Mouai pas convaincu ! Du coup je réussis quand même en prime de tout à me cogner le genou ce qui fit que je laissais échapper quelques jurons. Putain oui heureusement que c’était censé s’arrêter à quinze minutes et pas plus ! Je relevais les yeux sur mon copain alors qu’il s’approchait de moi. Je souris doucement à ses mots, plongeant mon regard dans le sien. Alors que je hoche simplement la tête, mon humeur s’étant éclaircie légèrement à son touché et son baiser sur mon épaule. Alors qu’il se détourne pour aller ranger son livre je craque légèrement. Jetant des coups d’œil à la porte qu’il a pris soin de verrouiller puis à lui je m’avançais alors prudemment et silencieusement.

Passent mes deux bras autour de sa taille, je l’attirais à moi dans un câlin. Posant ma tête sur son épaule je me mis à murmurer à son épaule :

« J’aimerais pouvoir t’offrir un marathon DVD comme il se doit. Nous deux sous un plaid confortablement installés, toi contre moi, mon bras autour de tes épaules. Et rester des heures l’un contre l’autre. Mais je sais que je ne peux pas, pais aujourd’hui. Il y aura des stewards dans l’avion et on ne peut pas continuer à renvoyer tout le monde dès qu’on veut être ensemble. Ça semblerait suspect. Mais je voulais que tu saches. »

J’avais murmuré ces mots dans le creux de son oreille et enfouissait mon visage dans ses cheveux qui avaient légèrement poussés, le serrant un peu plus fort. Le tissu de son-t-shirt vint frotter contre ma peau, ce qui était légèrement douloureux du à ma brulure, mais je sentais malgré tout la chaleur de son dos et ça me fis du bien. Je m’écartais finalement, retournant vers la commode, avant de prendre la crème anti brûlures et m’en passais sur les endroits sensibles. La sensation de froid fit du bien et au bout d’un moment j’étais déjà un peu plus relaxé. Je mis finalement mon bandage. Du moins j’essayais. Galérant, je jetais un regard au prince, un air un peu penaud sur le visage :

« Je peux te demander un coup de mains ? »

En tant que garde jamais je n’aurais osé demander, ni même penser demander, au prince de m’aider. Mais en tant que petit ami… Du coup mon imagination eu la brillant idée à ce moment-là de m’imaginer Raphaël en tenue de médecin… Heureusement qu’on vendait de ces blouse librement sur le marché d’ailleurs !

Je le regardais en souriant attendant qu’il se détourne avant de laisser une mine plus triste prendre place. Un jour agir comme un vrai couple ? Qui sait… les miracles existent. Mais je me doutais bien qu’avec son rang royal et mon rang de civils ça n’allait pas le faire. Et je savais aussi que je me voilais la face en jouant tous les jours au jeu de : « tout vas bien dans le meilleur des mondes ! ». Se voiler la face… C’était exactement ça. Jusqu’au jour où la supercherie prendra fin et que tout s’effondrera. Je décidais de chasser mes pensées sombres et de mettre ma crème. Cela fit un bien fou. Buveur de café à la noix, c’était bien la preuve que le thé était meilleur. Oui c’était un argument totalement illogique vu que e thé aussi était assez chaud mais dans ma tête tout était permis alors, les buveurs de cafés étaient le mal incarné !

Je sentais le regard de Raphaël sur moi mais décidais de ne rien dire jusqu’au moment où je lui demandais de me passer le bandage. Heureusement qu’avec tous le sport que je faisais je n’avais pas honte de mon corps. J’avais déjà bien assez honte de mon daltonisme… Je fis comme il me dit et tenais le début du bandage alors qu’il commençait à l’enrouler autour de mon torse. La proximité était obligatoire pour ce genre de gestes. Je sentais son souffle sur mon torse et de temps en temps ses doigts effleurer ma peau. Si on avait été un couple ordinaire j’en aurais profité de faire une tentative d’approche. Mais nous n’étions pas un couple normal, et je me devais donc d’endurer la torture d’être si proche et à la fois si éloigné sans broncher. Une fois fini son baiser fut assez léger. Je hochais la tête à sa question, posant mes mains sur ses hanches, l’attirant doucement à moi :

« C’est parfait merci ! »

Je plongeais mon regard dans ses yeux verts avant de m’avancer doucement pour poser mes lèvres contre les siennes. Il ne fallut pas longtemps pour que ma langue ne demande accès à sa bouche pour approfondir ce baiser. En déni total vis-à-vis de mes pensées précédentes je préférais me voiler la face encore un peu. Le réveil serait douloureux quoi qu’il arrive, alors autant entretenir le rêve encore un instant. Et puis pour ma forme physique valait mieux ça que de manger des gâteaux. Au final je me séparais de lui légèrement essoufflé, avant de le lâcher pour de bon alors que mon téléphone dans ma poche sonna. Répondant à l’appel je reçu l’information comme quoi l’avions était arrivé. Une fois raccroché j’enfilais mon t-shirt, beaucoup moins élégant que la chemise mais bon.

« Prêt à partir en voyage votre altesse ? »

Un baiser. Un vrai baiser entre lui et moi. Un moment volé avant de revenir sur terre. Mais un moment agréable. Mon sourire faisait écho au sien alors que ma langue dansait avec la sienne. Mais il fallut que ça prenne fin, qu’on se sépare. Je prenais l’appel, notant dans un coin de ma tête que la chaleur de son corps me manquait déjà. J’étais fichu et je me voilais la face. A chaque fois avec l’idée de 5 minutes de plus ne feront pas de mal… je me concentrais sur mon appel et informais Raph qu’on allait décoller. Enfilant un vêtement je me tournais vers lui, demandant s’il était prêt.

Je lui souris me plongeant un instant dans ses yeux verts avant qu’on ne sorte de la salle. Flanqué de Mike et l’autre garde du corps on traversa une courte distance avant de passer par une porte nous menant sur le tarmac. J’étais assez proche de Raphaël, collé presque contre mon dos, alors que j’ouvrais la marche. Mesure pour ne pas le perdre dans la foule, pour lui éviter de se faire tirer dessus et toute autre agression. Finalement on s’installa dans une petite voiture de golf qui nous conduisit jusqu’à l’avion privé de la famille royale. J’avais repris une posture professionnelle durant tout le chemin, visage impassible, limite ostentatoire, posture droite et sens aux aguets. Un aéroport était un endroit en plein air, avec beaucoup de possibilités. Je me demandais si j’étais le seul à me rendre compte de toutes les possibilités qu’offrait cet endroit pour descendre Raphaël.

Je le devançais dans l’avion vérifiant que tout soit en ordre avant de le laisser rentrer. Coupé en quatre partie il y avait un salon/bureau privé séparé du reste – un salon officiel, le cockpit et une partie ‘cuisine-bar-salle de bain-truc pour les stewards’ au fond. Une sorte air force one en plu petit, plus élégant et plus british ! Je demandais à Raphaël ses affaires, employant un ton de circonstance ainsi que le vocabulaire adéquat, avant de les amener dans le bureau privé comportant un bureau imposant, quelques armoires, un canapé deux fauteuils et une table. Tout était class et transpirait l’argent et l’élégance. J’y étais tellement habitué que parfois ça me faisait mal de ne plus savoir savourer ce genre de beauté. Posant ses affaires sur le canapé, je posais mon sac per terre, avant de m’emparer d’un jeans faisant moins officiel que mon pantalon noir tiré à quatre épingles. Sortant du bureau je fis signes au gars que j’allais me changer avant de me diriger vers la salle de bain. Petite, comportant une toilette une douche et un évier elle n’était pas fort spacieuse. N’aimant pas les endroits clos je me dépêchais de me changer. Le t-shirt déjà mis, ç airait vite. Malheureusement à mon retour Raph n’étais plus dans la partie principale de l’avion. Les portes étaient fermées et on commençait à rouler sur le tarmac. J’allais pour m’asseoir quand Mike m’envoya :

« Le prince veut te voir dans le bureau. »

Hochant alors la tête, me faisant violent pour ne pas sourire, je retournais dans cette pièce séparée du reste. Une fois la porte fermée un sourire amusé ornais mes lèvres et je lâchais sur un ton moqueur :

« Peur du décollage votre altesse ? »