Repas entre soeurs.

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

J'étais dans mon bureau personnel et je lisais des script encore et encore. Je n'arrivais pas encore à trouver la perle rare, j'en avais éditer des livres et même beaucoup. J'avais été l'assistante d'un grand éditeur, donc forcément, apprendre à côté de lui... Je ne pouvais que suivre ses traces, ça c'est sûr. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'en suis là où je suis actuellement.

Du haut de mes vingt-cinq ans, j'étais directrice et propriétaire de la nouvelle maison d'édition de Londres. Bien entendu dans les débuts, les premiers mois j'avais beaucoup galérer et j'ai eu beaucoup de mal. Heureusement, j'avais des contacts, on m'a beaucoup aidé. Cela faisait maintenant  un ou deux mois que ma boite commençait enfin à avoir une réputaion. Une bonne réputation qui plus est donc c'est vraiment cool.

J'étais donc dans mon travail quand mon téléphone bureautique sonna. C'était la secretaire pour me dire que ma soeur jumelle était là. J'informai donc mon employé pour qu'elle puisse donner accès à ma soeur de venir me rejoindre dans mon bureau. Une fois raccroché, je fronçais les sourcils ne sachant pas pourquoi elle venait, je regardai donc dans mon agenda et je vis qu'effectivement, je devais manger avec elle ce midi.

Je regardai donc l'heure, et c'était bel et bien l'heure de notre rendez-vous. Non seulement ma soeur était d'une ponctualité, mais j'étais vraiment une jumelle indigne pour avoir oublier mon déjeuner avec ma moitié, ma soeur chérie que j'aime. Bon on était jumelles, mais on était pas comme toutes ces jumelles toujours ensembles, qui font tout ensemble et qui sont exactement pareil. Ah non, bien sûr que non. Cela ne ressemblait pas du tout à Cléa et moi-même.

Au contraire, nous étions chiens et chat, le soleil et la lune, la lumière et les ténèbres, le chaud et le froid, le ying et le yang quoi. Néanmoins ce n'était pas cela qui allait nous séparer au contraire, nos différences nous rapprochais. Nous nous complétions au final, à deux nous faisons qu'un. Bon bien entendu parfois ce n'était pas facile, il y avait des choses en elle qui m'agaçai  et vice versa avec elle, mais cela était normal dans toute relation.

Après même pas une minute ma soeur pénétra dans mon bueau. Je me levai et je lui souriais grandement « Coucou » Lui dis-je « Désolé j'étais concentré dans mon travail » M'excusais-je, je savais que ça l'embêtais souvent, je ne vivais que pour mon travail, pour mes romans et entre autre, mes histoires d'amour « Tu vas bien sinon ? » Lui demandais-je avec intérêt, avec tout cela, nous n'avions pas beaucoup parlé toutes les deux et j'étais bien curieuse de savoir quel était la vie de ma sœur à l'heure d'aujourd'hui.

Je devais bien avouer que je n’aimais pas vraiment l’assistante de Mavie. Je me tenais debout, les bras croisés sur ma poitrine et une moue dédaigneuse sur le visage. J’étais bien vêtue, comme toujours, d’ailleurs je ne sortais jamais sans être totalement présentable. Son assistante me faisait attendre depuis maintenant cinq minutes, terminant sa conversation téléphonique avec l’une de ses amies, lui racontant comment son nouveau mec lui avait caché avoir des enfants. Je levais les yeux au ciel, elle n’avait qu’à faire comme moi, ne pas s’attacher, vivre au jour le jour et profiter. Je finis par me racler la gorge et protester. « He ho, j’aimerais bien voir ma sœur s’il vous plaît. ». Avant, je pouvais aller et venir comme je le voulais dans ces bureaux, mais la sécurité avait décidé de renforcer la sécurité depuis l’année dernière, et je me retrouvais maintenant obligée d’attendre pour voir ma moitié, ma sœur jumelle, la chair de ma chair quoi. Mes ongles pianotant sur le bureau, elle finit par lever les yeux au ciel et contacter « Mademoiselle Oxburry ». « C’est pas trop tôt, j’ai faillis attendre. » grognais-je avant de me diriger vers le bureau de la directrice après avoir jeté un regard noir à la secrétaire.

Lorsque j’entrais dans le bureau, Mavie était absorbée par son travail. Je l’embrassais, la serrais brièvement dans mes bras et lui sortais mes remontrances habituelles. « Bonjour, laisses-moi deviner, tu m’avais oubliée ? Tu travailles beaucoup trop mon chat, faut vraiment que tu ralentisses. » Je m’assis en face d’elle le temps qu’elle regroupe ses affaires, comme si nous avions rendez-vous. « Bah écoutes, ça va c’est mon jour de congé aujourd’hui, je suis passée voir Gemma avant de venir. D’ailleurs, tu as le bonjour de maman. Et toi, comment tu vas ? Pas trop fatiguée ? ». Mavie elle connaissait Gemma, ma seconde moitié. A elles deux, elle rendait mon cœur complet, comme j’aimais le dire. J’avais avec ma meilleure amie, une relation similaire avec celle que j’avais avec ma sœur.

"Love me, even if it kills us both"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Il est vrai que je me plongeai beaucoup trop dans le travail, mais je n'y pouvais rien. Je faisais le métier de mes rêves, lire des livres, les éditer, travailler avec les auteurs. Bien entendu, moi aussi j'écris même beaucoup... Néanmoins, je n'avais pris confiance en moi pour publier, j'écrivais principalement dans mon journal intime, c'est vrai. Oui, j'avais beau avoir vingt-cinq ans, j'avais encore un journal. Néanmoins je trouvais cela important... Ne pas oublier le moindre souvenirs, car la mémoire est tellement capricieuse et tellement trompeuses parfois.

Je ne voulais rien oublier, rien. Bien que parfois, certaines choses devraient l'être. Enfin bon, lire et écrire me faisait du bien, cela me permettait d'oublier ma vie, le monde qui m'entoure, ce que j'avais pus faire dans le passé ; ce que, j'avais au contraire, pas fait et que j'aurais dû faire. Je soufflais. J'avais pratiquement une belle vie, des amies, de la famille. Bien que je n'avais pas trop confiance en moi, j'étais tout de même directrice d'une maison édition qui commençait de plus en plus à se faire connaître.

Bref, ma sœur arriva dans le bureau et je me sentais bien nulle d'avoir oubliée mon rendez-vous avec elle pour qu'on puisse manger ensemble, je ne savais même pas si j'avais vraiment faim ou pas d'ailleurs. Nous nous fîmes la bise pour ensuite se serrer les bras, elle m'avait manquée... En ce moment nous nous voyons pas beaucoup, nous avions chacun notre vie après tout. Et il est clair que nos vies ne se ressemblaient pas du tout pour le coup.

Je fis une grimace face à ce qu'elle venait de me dire « Oui, je suis désolée, mais je te jure que le roman sera un best-steller, c'est juste pas possible autrement, je te le dis » Fis-je surexcitée avec des étoiles dans les yeux. Je pris par la suite une petite moue avec la suite de ses propos « J'aime travailler, ça me fait du bien et c'est justement parce que je travail beaucoup que je peux me venter d'avoir ma propre entreprise qui marche vraiment bien alors que je viens d'avoir 25 ans » Répliquais-je en croisant les bras.

Je pris donc mes affaires, laissant un message à mon assistante pour lui dire ce qu'elle devait faire le temps de mon absence et quitta avec ma jumelle mon bureau tandis que j'écoutais les propos de ma sœur. Je ne fis rien paraître, mais il est vrai que j'avais un peu du mal avec la meilleure amie de ma sœur, elle était gentille et tout, je ne disais pas le contraire... Mais j'avais parfois l'impression qu'elle préférée son amie à moi... J'étais vraiment différente de Cléa et Gemma avait beaucoup de points commun avec elle, cela m'agaçais beaucoup.

Néanmoins, je ne disais rien et je gardai tout pour moi, comme d'habitude d'ailleurs. Ma sœur ne savait même pas ce que je pensais de sa relation avec Gemma et c'est mieux ainsi « Bisous à elle aussi » Répliquais-je simplement avant de sourire gentiment « Oui je vais bien et non je ne suis pas trop fatigué » Mentis-je doucement. Non ça n'allait pas, non je ne dormais et non ce n'était pas à cause de mon travail, mais d'autres choses... La même raison pour laquelle en ce moment je me plonge dans mon travail, pour ne pas avoir à y penser.